Conflit dans la construction : accord signé

Conflit dans la construction : accord signé

Le médiateur Jean-Luc Nordmann est satisfait: la paix sociale
est réaffirmée et la grève ne viendra pas
parasiter le débat et les votations sur les accords
bilatéraux. Le 19 décembre les syndicats et la
Société suisse des entrepreneurs ont signé une
nouvelle convention nationale, valable jusqu’en 2010, avec un
accord sur les augmentations de salaires. Nordmann peut annoncer que
tout le monde sort gagnant, mais c’est surtout lui qui est le
vainqueur. Dans les faits la convention signée en 2005 est
confirmée. L’horaire annuel reste de 2112 heures et dans
le cadre des horaires variables, il n’y aura pas d’heures
négatives comme le voulaient les patrons. L’accord
salarial prévoit une augmentation de 100 francs pour 2008, pour
tous, plus une augmentation individuelle de la masse salariale de 0.5%.
Les salaires minimaux fixés dans la convention seront
augmentés de 3%. Pour 2009, une augmentation de 2% est
prévue, dont les trois-quarts sous forme d’augmentation
générale. Si le renchérissement devait
dépasser les 2%, de nouvelles négociations seront
engagées. Les salaires minimaux seront augmentés de 2.5%.

Les employeurs qui espéraient se débarrasser du syndicat
ont dû rengainer. On leur a fait comprendre qu’en une
année où des votations cruciales sur les accords
bilatéraux sont à l’ordre du jour, ce n’est
pas le moment de jouer la provocation. La grève a permis
d’empêcher l’élargissement de la plage des
horaires flexibles qui aboutissent à des journées de
travail très longues en été, quand il fait beau.

Pour autant, le coup de semonce des patrons ne doit pas être pris
comme un coup d’épée dans l’eau. Ils ont
montré leur détermination à ne pas faire de
cadeaux, et sur les chantiers on peut leur faire confiance: ils vont
tenter d’interpréter la convention à leur
manière. Sur le plan des salaires, l’augmentation de
l’inflation qui s’annonce pourrait être la source de
nouveaux conflits, d’ailleurs pas seulement dans la construction.
Dans les syndicats, plus que jamais, c’est la vigilance et la
mobilisation qui est la tâche de l’heure. Cette nouvelle
convention doit encore être ratifiée par les
assemblées des associations syndicales et patronales, mais ce ne
sera probablement qu’une formalité.

Henri Vuillomenet