Quand Ramseyer autorise ...c'est interdit!

Quand Ramseyer autorise …c’est interdit !


Le 19 décembre 2000, l’Etat turc envoyait police et armée réprimer le mouvement d’opposition de détenus politiques contre leur transfert vers des prisons à isolement carcéral. Résultat du carnage: trente morts !


Malgré un large front de protestation, 1500 prisonniers ont été déplacés dans ces établissements. Les actions de résistance des détenus, notamment la grève de la faim, durent depuis trois mois.


En solidarité et afin de dénoncer les atteintes aux droits humains en Turquie, des membres Turcs et Kurdes d’Europe avaient décidé une grève de la faim publique à Genève, deux semaines durant, dès le 19 février.


Le Comité genevois contre la répression en Turquie a sollicité des autorités genevoises, pour cet acte symbolique, l’autorisation d’installer une tente pour «servir de lieu public où se tiendront les grévistes de la faim à Genève, ce qui leur permettra de dialoguer avec les habitant-e-s…». La Ville a réagi en autorisant l’implantation de la tente sur la Plaine de Plainpalais et en prévoyant diverses mesures pratiques. Bravo et merci!


La demande adressée à Gérard Ramseyer et à son département a – par contre – reçu une réponse dont voici les termes:
«Après examen, nous vous accordons l’autorisation demandée, aux conditions suivantes:


1. Aucune grève de la faim ne sera effectuée.

2. …»


Le DJP autorise des personnes à se rassembler sous tente sur la Plaine, pour dénoncer les exactions du régime turc …mais elles n’auraient pas le droit de prendre – de leur plein gré – la décision de cesser de s’alimenter pendant deux semaines! On autorise l’action à condition …qu’elle ne se mène pas! Une «tolérance zéro» reflétant la logique liberticide qui hante la cervelle du colonel Ramseyer, mais qui n’empê-chera pas cette action …sauf qu’elle aura lieu devant le parlement européen à Strasbourg !


(pv)