Ville de Genève, en finir avec les faux temporaires !


Ville de Genève. En finir avec les «faux temporaires» !

L’emploi par la Ville de Genève de travailleurs/euses «temporaires», aux contrats reconductibles en chaîne, ceci pour éviter d’avoir à leur reconnaître les droits normalement acquis au personnel municipal, est un abus scandaleux qui doit cesser au plus vite.
Notre camarade Marie Vanek, qui présentait le rapport de majorité sur le budget de la Ville, a fait de cette question le point premier – et principal – de son intervention initiale dans le débat budgétaire du Conseil municipal le 16 décembre (v. extrait ci-contre). Lors cette session, le municipal a en outre voté une motion urgente demandant à l’exécutif de la Ville de fournir – enfin ! – une information précise sur la situation réelle en la matière et un plan de «régularisation» de celle-ci. L’échéance fixée pour cela au C.A. est à fin mars. A cette date, l’Exécutif de la Ville doit aussi avoir donné suite à une motion Alliance de Gauche adoptée le 30 septembre et demandant que le C.A. négocie avec le personnel et présente au législatif municipal un projet de révision de son statut qui réglerait ce problème… Nous reviendrons donc sur cette question sous peu… (réd.)


«J’interviendrai ici pour évoquer d’abord la question de la titularisation des faux temporaires de la Ville qui a fait l’objet d’une prise de position du personnel et des syndicats relatée par la presse avant-hier et d’un appel à une mobilisation ce matin devant l’Hôtel-de-Ville.


Cette «titularisation des faux temporaires» a fait l’objet d’un engagement du Conseil administratif, non seulement envers le personnel en juillet dernier, mais envers notre conseil en août, puisque dans le rapport à l’appui de son budget, en page deux de celui ci, au chapitre non pas des généralités, mais bien des «Options spécifiques» on trouve cette titularisation, censée se matérialiser donc dans le présent budget.


Or les syndicats nous ont appris, que ces pratiques se poursuivent, que des centaines de contrats à durée déterminée appelés à s’enchaîner, perduraient et étaient reconduits, ceci pour faire exécuter des tâches permanentes de notre collectivité par des employé-e-s dans des conditions de précarité inadmissible, en contradiction avec la parole donnée, et – en dernière instance évidemment – au détriment de la qualité du service public.


Avant toute chose donc, il nous faut ici et maintenant une confirmation de l’engagement du CA en la matière, une confirmation de la liquidation, au cours du prochain exercice de ces pratiques indignes.


Le CA doit faire le ménage de ce point de vue et surtout le faire dans la transparence qui a manqué – on le voit aujour-d’hui – au cours des travaux préalables sur le budget 2001, puisque personne sans doute dans cette enceinte n’est en mesure de brosser aujourd’hui un état de lieu tout à fait exact sur cette question et sur les incidences financières que pourront avoir ces titularisations.


Ainsi, nous sommes nous peut être trompés en pensant qu’il fallait donner une réponse d’abord budgétaire à ce problème, plutôt que de poser les «règles du jeu» d’une gestion du personnel de la Ville qui interdise explicitement ce genre de pratiques dans le règlement – qui est je le rappelle de notre ressort en tant que Conseil municipal – et qui fixe le statut du personnel de notre municipalité. Dans ce sens le statut du personnel du canton, négocié entre les organisations syndicales qui le représentent et le Conseil d’Etat précédent est plus clair que nos dispositions municipales.


Nos collègues libéraux ne seront bien sûr pas d’accord, eux qui ont lancé une initiative cantonale pour démonter le statut du personnel de l’Etat, initiative dans l’exposé des motifs de laquelle on déplore qu’à l’Etat les «licenciements ne sont pas la règle» (sic!)


Dans son rapport de minorité, qu’il affirme être «soutenu et défendu» par les radicaux, M. Persoz se plaint justement du nombre de postes en augmentation et présente un graphique pour tenter de «prouver» qu’il y aurait selon lui trop de fonctionnaires par habitant dans notre Ville.


La persistance de la pratique des «faux temporaires» tendrait à démontrer au contraire qu’il n’y a pas un nombre de postes de fonctionnaires suffisant pour assumer l’ensemble des tâches de notre collectivité, au service de nos concitoyen-ne-s. Il affirme également gratuitement que la croissance du nombre des postes se fait «sans augmentation des prestations municipales».
Je m’inscris en faux contre ces affirmations. Par exemple sur le point qui nous occupe des travailleuses/eurs précarisés par leur statut de temporaire, j’affirme qu’une régularisation de leur situation, que leur permettre d’exécuter leurs tâches diverses dans des conditions plus dignes, moins incertaines, plus convenables socialement est évidemment de nature à leur permettre de travailler mieux et de fournir, en dernière instance, à notre collectivité et au public, des prestations de meilleure qualité! […] »


1 Motion 157 M-096 Faux temporaires… de Jean-Pierre Lyon, Marie-France Spielmann et Marie Vanek