Conditions de travail : vers la grève aux TPG?

Conditions de travail : vers la grève aux TPG?

A la suite de la menace de grève à fin novembre 2007, la
direction des TPG avait promis d’engager 60 à 70
conducteurs supplémentaires, d’élaborer une
nouvelle version des horaires autobus, d’aménager un temps
de repos réel aux terminus, de retirer l’externalisation
du service pneus et de constituer un groupe de travail contre la
violence. Au vu de ces promesses, réuni en assemblée
extraordinaire le 4 décembre, le personnel avait accepté,
à une courte majorité, de renoncer à la
grève. Mais à entendre les témoignages des
employés des TPG, relayés par leur syndicat, les
conditions de travail empirent.

Les conducteurs se plaignent en effet des horaires de travail trop
longs, des temps de parcours mal estimés et de congés
supprimés à cause du sous-effectif. Le personnel des
services techniques revendique une classe salariale
supplémentaire. Dans les bureaux, on déplore les
pressions, voire le mobbing pour certains.

En ce début d’année, le personnel TPG était
donc très en colère. Une assemblée syndicale
extraordinaire a eu lieu le 5 février, qui a
décidé à l’unanimité la mise sur pied
d’un «comité de lutte» ad hoc, avec mandat
d’organiser une votation de l’ensemble du personnel sur le
principe d’une grève, à déclencher le
6 mars, soit lors du Salon de l’Auto!

Les résultats de ce vote, comme la suite à leur donner,
sont l’objet d’une assemblée générale
de tout le personnel, convoquée pour ce jeudi
28 février à 14 heures au dépôt
Jonction des TPG. Au moment où nous mettons sous presse, nous
apprenons que la «Chambre des relations collectives de
travail» (CRCT), instituée par la législation
cantonale, se serait «autosaisie» de ce conflit imminent.
Avec pour conséquence perverse d’imposer un «silence
radio» forcé aux organisations syndicales et de les
empêcher, légalement, d’appeler à des mesures
de lutte. Est-ce l’intérêt supérieur…
du bon déroulement du sacro-saint Salon de l’Auto qui a
primé sur l’exercice légitime du droit de
grève? On est fondé à le croire.

Cette intervention soudaine du deus ex machina, chargé de
veiller au respect de la «paix du travail» au bout du lac,
est d’autant plus piquante, qu’en ce qui concerne la
dernière recommandation émise par cette instance —
en matière de revalorisation salariale — la direction
s’est simplement assise dessus, au motif qu’elle
n’avait «pas les moyens» de l’honorer! Affaire
à suivre donc et solidarité concrète à
mettre en œuvre le moment venu. Nous y reviendrons…
  

Pierre Vanek