Le frein à l’endettement défendu mordicus par le PS

Le frein à l’endettement défendu mordicus par le PS



Depuis juin 2005, le canton vit sous
le régime du frein aux dépenses et aux recettes. Toute
dépense nouvelle de plus de 5 millions et toute diminution ou
augmentation des recettes de plus de 5 millions nécessitent une
majorité des 3/5 du parlement. Cette loi permet à la
droite de bloquer tout projet d’impôts nouveaux visant les
plus fortunés et tout investissement à caractère
social. Pas de recettes nouvelles, pas de déficits, cette loi
produit automatiquement une politique néolibérale de
réductions des investissements et des prestations sociales,
puisque le budget ne peut pas présenter un excédent de
charges de plus de 2%.

Pour contribuer à réduire un peu la rigueur des mesures
prises notamment à l’encontre des employé-e-s de la
fonction publique, le SSP (syndicats des services publics) a
déposé en décembre 2006 une motion populaire
urgente demandant un assouplissement de ce frein à
l’endettement. Contestée par la droite du parlement,
l’urgence fut mise au vote et c’est Gisèle Ory (PS),
alors présidente du Grand Conseil, qui départagea
l’assemblée au profit des adversaires de l’urgence.
Il aura fallu attendre la session de février 2008, soit 15 mois,
avant de revoir cette motion populaire à l’ordre du jour
du parlement.

Entre-temps, chacun et chacune aura pu voir les effets néfastes
de ce mécanisme néolibéral de frein aux
dépenses: politique frileuse d’accueil de la petite
enfance, augmentation des effectifs dans les classes, fermeture de la
maternité de Couvet, abandon des classes professionnelles de
musique… pour être exhaustive, la liste occuperait toute
la page!

Si, en déposant cette motion populaire, le SSP espérait
que la «majorité de gauche» apporterait le soutien
attendu, il dut déchanter. Pierre Bonhôte, porte-parole du
PS pour cette motion, n’y est pas allé par quatre chemins.
Selon lui, cette motion est aujourd’hui dépassée
par la haute conjoncture et par le travail du Conseil d’Etat!
C’est par 59 voix contre 31 que les adeptes des pratiques
néolibérales ont balayé la demande
d’étude d’assouplissement des valeurs limites du
frein à l’endettement. La demande était modeste,
PopVertsSol soutenait la suppression pure et simple de ce frein
antisocial. Mais pour le PS, là encore, c’était
trop demander.

Marianne Ebel

Un peu plus d’égalité? A condition que ça ne coûte rien à l’Etat !

Le Grand Conseil vient d’être saisi d’une proposition
de modification de la loi sur le statut de la fonction publique en vue
de l’introduction d’un congé parental non
payé de trois mois maximum et de l’extension du
congé d’adoption de 2 mois à 4 mois. Non
payés, ces congés pourront être pris
indifféremment par le père ou par la mère.
Généreux? Pas vraiment, car un congé non
payé restera réservé aux couples qui ont un revenu
suffisant pour se priver de 3 mois de salaire… Pour
éviter que ce droit ne reste réservé qu’aux
plus privilégiés des fonctionnaires, Solidarités
avait déposé un postulat demandant que le Conseil
d’Etat étudie, ensemble avec les associations et syndicats
du personnel, le moyen de payer tout ou partie de ce congé
parental. Suite à une intervention «musclée»
du Conseiller d’Etat Studer (PS), pour qui
l’égalité ne doit rien coûter à
l’Etat, une partie des député-e-s du PS a choisi de
laisser triompher la position de la droite: c’est par 42 voix
contre 48 que la possibilité d’un congé parental
payé a été balayée. Même une demande
d’étude, c’est trop demander au parti socialiste
pour quelque chose qui fait prétendument partie de son
programme!    (me)