solidaritéS contre l’initiative pour un site unique femme-mère-enfant à Neuchâtel

solidaritéS contre l’initiative pour un site unique femme-mère-enfant à Neuchâtel

Le déséquilibre du
développement entre les montagnes neuchâteloises et le
littoral devient un thème dominant de la vie publique et
politique dans le canton de Neuchâtel. Pour tenter de faire
«passer» la pilule amère du déplacement de la
HE-ARC du Locle à Neuchâtel, le Conseil d’Etat
à majorité socialiste-verts, engagé dans une
série d’opérations de
réduction-concentration- privatisation, a annoncé
qu’il installerait  à La Chaux-de-Fonds, d’ici
2015, la seule maternité qu’il entend maintenir dans le
canton.
Un
déménagement aussitôt contesté par la droite
de Neuchâtel qui vient de lancer une initiative cantonale pour
une seule maternité, mais à Neuchâtel. Une guerre
entre le Haut et le Bas, entre la droite et «la gauche»
qui, une fois de plus, se fait sur le dos des femmes et des familles.
solidaritéS refuse cette logique et l’a fait savoir par un
communiqué aux médias locaux que nous reproduisons
ci-dessous.

Les initiants prétendant agir par souci démocratique:
«A la population de choisir l’emplacement». La vraie
question, qui n’a jamais été posée à
la population, serait de savoir s’il ne serait pas plus
raisonnable de conserver des maternités de proximité pour
que chaque enfant puisse naître dans sa région ou dans sa
ville.

Dans plus de 90 % des cas, une naissance ne nécessite pas une
infrastructure complexe; des maisons de naissance bien
aménagées, laissant aux femmes le choix du type
d’accouchement répondraient, dans la très grande
majorité des cas, au mieux aux besoins de la mère et de
l’enfant. Un seul centre à haute technologie suffirait
alors à accueillir les naissances à risque.

Avec le suivi médical actuel des grossesses, les accouchements
problématiques sont connus bien avant la naissance et aucune
mère ne refusera de se déplacer dans un hôpital
mieux équipé, qu’il soit dans le haut ou le bas, si
un environnement hospitalier à haute technologie
s’avère nécessaire.

Que l’infrastructure hospitalière lourde soit
centralisée, d’accord, mais qu’il n’y ait plus
qu’une seule maternité dans le canton – que ce soit sur le
littoral ou dans les montagnes – pas d’accord! En regroupant tous
les accouchements au même endroit, la qualité des soins va
en pâtir.

Faire naître son enfant dans sa région ou dans sa ville
est-ce au 21e siècle trop demander? Nous ne le pensons pas.
C’est pourquoi nous avons participé aux mobilisations pour
la défense des maternités à La Chau- de-Fonds et
au Val-de-Travers et que nous défendrons aussi l’existence
d’une maternité à Neuchâtel. Par contre, nous
refusons d’entrer dans le jeu de politiciens qui, à
l’approche des élections communales, lancent une
initiative pour se faire de la publicité à bon compte.

Cette initiative «En faveur d’un site unique
femme-mère-enfant implanté à
Neuchâtel» est néfaste, car elle entérine
l’idée que toutes les femmes du canton n’ont
qu’à se débrouiller pour toutes accoucher au
même endroit, quitte à devoir accepter, comme c’est
déjà le cas dans certaines maternités ailleurs en
Suisse romande, de provoquer ou retarder une naissance parce
qu’il y a (ou non) un lit prêt à être
occupé. La conséquence de cette initiative ne peut, de
surcroît, qu’accentuer la division de notre canton. Nous ne
la signerons pas!

Toutes les mères du canton doivent avoir le droit, comme par le
passé, d’accoucher dans de bonnes conditions, où
qu’elles habitent… C’est pourquoi nous appelons la
population à rester mobilisée pour le maintien de
maternités dans le haut, dans le bas et au Val-de-Travers.

Marianne Ebel