Fonction publique: le gouvernement recule, la lutte continue

Fonction publique: le gouvernement recule, la lutte continue

La vaste mobilisation du 31 janvier
dernier qui a vu 12 000 employé-e-s de l’Etat de Vaud
faire grève et descendre dans les rues de Lausanne a
porté ses premiers fruits. A l’issue des nouvelles
négociations qui se sont achevées le 31 mars dernier, le
conseil d’Etat a mis en effet 80 millions de francs sur la table,
soit quatre fois plus que ce qui était initialement
prévu. Mais ces premières concessions sont parfaitement
insuffisantes si on les compare à l’ampleur des
régressions sociales annoncées par la réforme dite
«decfo-sysrem» (v. le N° 117 de solidaritéS du 7
novembre 2007).

Les syndicats de la fonction publique SUD et SSP ne s’y sont
d’ailleurs pas trompés. Comme le note judicieusement David
Gygax, secrétaire du SSP, dans un communiqué de presse:
«La mesure n’est ni plus ni moins que le financement du
propre projet du gouvernement, financement que celui-ci
s’était jusque-là refusé à
assurer!» Le syndicat rappelle d’autre part que les 80
millions tant vantés aujourd’hui par le Conseil
d’Etat seront en réalité
«ventilés» sur six ans.

Le gouvernement, et c’est l’essentiel, refuse toujours
d’entrer en matière sur le nerf de la réforme:
l’étalement des annuités, c’est-à-dire
le ralentissement de la progression salariale due à
l’ancienneté (27 annuités prévues par la
nouvelle réforme, contre 20 actuellement et 14 il y a encore 6
ans). Du coup, sur l’ensemble d’une carrière, la
majorité des salarié-es de l’Etat de Vaud restent
perdants. D’ailleurs, à la façon dont le Conseil
d’Etat continue à entretenir sciemment
l’opacité autour de son projet (45% des employé-es
ne connaissent toujours pas leur future classification salariale selon
le syndicat SUD), il est manifeste que la nouvelle réforme est
loin de satisfaire les intérêts des salarié-es de
l’Etat de Vaud. Enfin, le gouvernement bloque toujours les
salaires minimums à 3600 francs par mois, contre 4000 francs
revendiqués par l’ensemble des organisations du personnel.

Pour que le gouvernement recule enfin d’une manière
substantielle sur la réforme dite «decfo-sysrem», la
poursuite et le développement du mouvement dans l’esprit
unitaire et déterminé qui a été de mise
jusqu’à présent sont une nécessité.
L’Assemblée générale du personnel prévue le
mercredi 9 avril décidera de la réponse à donner
à un gouvernement qui vient d’annoncer un
bénéfice record des comptes de l’Etat en 2007 de
plus de 950 millions de francs…

Hadrien Buclin