Scandale: Nestlé accusé d’espionner des militant-e-s!

Scandale: Nestlé accusé d’espionner des militant-e-s!

L’émission «Temps
présent» de la Télévision suisse romande,
diffusée jeudi 12 juin 2008, révèle que la
multinationale Nestlé a mandaté la société
de sécurité, Securitas, pour espionner durant au moins
une année un groupe d’ATTAC Vaud à Lausanne qui
rédigeait un livre sur Nestlé, «ATTAC contre
l’Empire Nestlé», paru en 2004.

Une agente de Securitas s’est infiltrée sous un faux nom
dans les réunions du groupe et a régulièrement
fait des rapports soumis à Nestlé. Ceux-ci ont
également été transmis à la police
cantonale vaudoise, qui avait donc connaissance de cette
activité illicite et n’a pas jugé de son devoir
d’informer les personnes concernées. Securitas, premier
groupe de sécurité en Suisse avec 9000
employé-e-s, n’est ainsi pas uniquement impliqué
dans la sécurité de l’Eurofoot! Cette entreprise
intervient dans de nombreux domaines: contrô-les
d’entrée aux manifestations, gestion des parkings,
sécurité des bâtiments et centrales d’appel
pour les personnes âgées. Securitas est également
active dans des domaines plus sensibles, comme les contrôles dans
les trains aux côtés de la police ferroviaire ou les
escortes de prisonniers et de requérants d’asile. Temps
Présent révèle que Securitas exerce une
activité encore plus sujette à débat:
l’observation de groupes de citoyen-ne-s et d’ONG, pour le
compte de gros clients, en particulier de Nestlé. Securitas
dispose d’un service d’investigation qui se consacre
essentiellement aux escroqueries à l’assurance, mais qui,
de temps à autre, se livre à des missions plus
particulières: de véritables opérations de
surveillance qui se rapprochent du travail de renseignement. Elles sont
conduites par ses employé-e-s, parfois sous de faux noms, et ces
entreprises privées de sécurité franchissent
dès lors la zone grise réservée habituellement aux
services de police. Les auteur-e-s du livre ATTAC contre l’empire
Nestlé vont porter plainte, tant sur le plan pénal que
civil. Nous reviendrons dans un prochain numéro sur cette
affaire particulièrement scandaleuse.

(réd)