Sri Lanka: pour le respect des Conventions de Genève !

Sri Lanka: pour le respect des Conventions de Genève !

12 000
manifestant·e·s, essentiellement des
Tamoul·e·s, ont manifesté le 16 mars sur la place
des Nations à Genève contre les massacres et exactions
commises dans leur pays par l’armée de l’Etat du Sri
Lanka. Invité à s’exprimer, notre camarade
Rémy Pagani, futur maire de la Ville de Genève l’a
fait – en tant que tel – sur le thème du respect des
Conventions de Genève. Extraits.

« Les 4 Conventions de Genève actuellement en
vigueur ont été signées le 12 août 1949. Ces
textes, formulés il y a 60 ans, ont repris les conventions qui
avaient été établies à partir de 1864, pour
y ajouter notamment la quatrième Convention de Genève
relative à la protection des personnes civiles en temps de
guerre.
    » Cette Convention a été
créée à la suite de la Deuxième Guerre
mondiale dans le but d’empêcher la répétition
de toutes sortes de crimes commis contre les populations civiles en
situation de guerre ou d’occupation.

    » […] reste le constat que les cas de
violations massives et de non-application des Conventions, ainsi que
les situations de guerres « intérieures »
où elles ne sont pas applicables, sont extrêmement
nombreux. Rien que depuis la fin de la guerre froide, les millions de
victimes civiles des conflits dans le monde pèsent très
lourd dans ce bilan. Aujourd’hui, il en est de même au Sri
Lanka. […]
    » La ville de Genève se trouve
dans une situation toute particulière : appartenant
à l’Etat dépositaire des Conventions, Genève
leur donne son nom; elle est le siège du CICR, principale
organisation internationale chargée d’assurer
l’application des dispositions des Conventions et, enfin, elle
dispose d’un pôle de compétence académique de
premier ordre pour ce qui concerne le droit international humanitaire.
    » Notre soutien va à la parole
de ceux et celles qui s’engagent « d’en
bas », souvent à l’encontre des
intérêts et des politiques étatiques, pour
réclamer l’application du droit international humanitaire.

    » C’est pourquoi
aujourd’hui et ici, sur la Place des Nations, nous ne pouvons
qu’en appeler à toutes les parties pour réclamer
que les populations civiles soient libres de circuler, en application
de la quatrième Convention qui protège tous les civils.
Les civils ne peuvent être pris en otage. Les civils doivent
pouvoir circuler librement. Toute mesure de représailles visant
les civils est strictement interdite.
    » C’est pourquoi solennellement,
nous demandons que les populations civiles soient respectées sur
tout le territoire du Sri Lanka, ce qui n’a pas été
le cas jusqu’ici dans la guerre menée par l’Etat sri
lankais contre l’insurrection tamoule.
    » De même, nous réclamons
que les Tigres ne se servent pas de ces mêmes populations comme
d’un bouclier, ce que les Conventions de Genève
proscrivent strictement. »

Rémy Pagani