Stade (ultime) de Genève

Stade (ultime) de Genève

Honte à ceux qui ont voté La loi contre la
mendicité sur le territoire genevois qui permet à la
police de piquer aux plus pauvres les quelques francs qu’ils
auraient recueillis et de les chasser. Cette loi ne s’applique de
toute évidence pas aux mendiant·e·s les plus
riches qui, depuis une dizaine d’années, se servent sans
vergogne et à coups de millions de l’argent public pour
sauver un stade de football du côté de la Praille…

    La Fondation du Stade (de droit privé) est en
cessation de payements. Pour éviter la procédure de
faillite, le Conseil d’Etat a concocté, en février
2009, une loi en faveur de cette fondation qui propose de lui octroyer
2 millions par an jusqu’en 2012. Vu la situation, nous pensons
que cette subvention sera reconduite jusqu’à la mort de
l’édifice, planifiée vers 2050.

    Pour rappel, la facture initiale de 68 millions est
passée rapidement à 94 millions, et aujourd’hui on
frise les 130 millions. Juré promis, seuls 31 millions seraient
des fonds publics dont 20 pour le canton, le reste viendrait des
privés (droit de superficie), prêt du Crédit Suisse
et autres (B. Hentsch et consorts). Le vote référendaire
gagnant (73 %) contre un crédit de la Ville de
Genève en 2005 a poussé le Conseil d’Etat à
faire voter une loi obscure, à la limite de la
légalité, en 2007. Celle-ci lui a permis de puiser 20
millions dans le fonds d’équipement communal (FEC) pour
payer la dette du stade et les travaux de mise en conformité,
juste avant la grand’messe de l’Euro 08.

    Dans la conjoncture sociale et économique
actuelle, chaque jour amène des difficultés
supplémentaires à un nombre de plus en plus grand de
personnes. Les besoins fondamentaux de la population ne sont plus
satisfaits et des infrastructures publiques nécessaires ne sont
pas réalisées faute de moyens et de volonté
politique. Il est dès lors inadmissible et irresponsable de
continuer à piquer une fois encore dans les caisses publiques
pour sauver une entreprise privée qui, en aucun cas, ne doit se
transformer en fondation de droit public comme certains le souhaitent.

    Le référendum annoncé semble
ralentir les travaux des commissions du Grand Conseil qui cherchent
maintenant une autre solution moins risquée avant les
élections cantonales de cet automne… Il
n’empêche que notre comité entend toujours
constituer une large et forte « Coalition contre tout
nouveau crédit public pour le stade de la Praille »
et faire aboutir, si nécessaire, le référendum.
C’est avec un très large front de partis, syndicats,
associations, groupements et citoyen·ne·s que nous
réussirons.

    Voilà en résumé ce que Pascal
Holenweg et le soussigné ont expliqué en long et en large
à la commission de gestion de contrôle du Grand Conseil
qui nous a reçus le 30 mars 2009.

    En bonus, cette citation historique :
« Le stade de la Praille est un projet pour lequel les finances
de la collectivité publique apparaissent pour une fois
étonnamment peu mises à contribution, qui est
réalisé avec des fonds d’origine privée pour
l’essentiel et qui donne des garanties d’exploitation
à long terme, garanties dont on n’est pas coutumier dans
cette République. » (Michel Halpérin,
député libéral, pendant la séance du Grand
Conseil, le 27 mai 1999).

Luc Gilly