Acor sos racisme avec le peuple tamboul

Acor sos racisme avec le peuple tamboul



ACOR SOS Racisme salue
l’établissement du Groupe de travail pour la formation
d’un gouvernement provisoire transnational de l’Eelam
Tamoul. Après des semaines de massacre, le 17 mai dernier, le
gouvernement et l’armée du Sri Lanka ont
écrasé la dernière trace de résistance dans
la zone de Vanni. La « communauté
internationale » a hélas laissé cette
catastrophe se produire ou l’a activement encouragée.

Avec Velupillai Prabakharan et ses derniers compagnons, des
milliers de femmes, d’enfants, de personnes âgées,
de malades, de blessés ont perdu la vie au cours de cet assaut.
La détention en camp de concentration des 300’ 000
civils qui vivaient dans les zones contrôlées par les
Tigres de libération de l’Eelam Tamoul (LTTE), le refus de
toute reconnaissance légale de la minorité tamoule au Sri
Lanka montrent que le gouvernement de ce pays a dissimulé une
véritable guerre contre le peuple tamoul sous le prétexte
d’un combat contre le terrorisme.

    Les soixante-et-un ans qui se sont
déroulés depuis l’indépendance du Sri Lanka
rappellent une pénible réalité. La lutte du peuple
tamoul pour ses droits s’est développée en conflit
armé en raison des discriminations incessantes qui
étaient imposées au peuple tamoul, en raison aussi des
effroyables pogroms qui ont eu liue lieu en 1983. Conséquence de
ces violences, des centaines de milliers de Tamouls se sont
réfugiés dans le monde entier. Ils ont établi dans
leurs pays d’accueil des communautés qui ont
apporté leur soutien au LTTE en qui elles voyaient leur
légitime représentant.

    Suite à la défaite militaire du LTTE,
les Tamouls du Sri Lanka et de la diaspora font face à une
dramatique aggravation de leur condition. Victorieux, le régime
de Rajapakse ne concèdera pas ce qu’il a refusé
à mouvement en lutte. Ce régime a emprisonné
à Colombo trois médecins tamouls qui ont poursuivi leur
devoir parmi les civils qui subissaient le bombardement de
l’armée du Sri Lanka, parce qu’ils ont
été les témoins de ses crimes.

    Malgré l’exil, la répression,
les disparitions, la purification ethnique, ou plus
précisément en raison de ces méfaits, les droits
du peuple tamoul doivent être protégés. Le droit du
peuple tamoul à ne pas être opprimé ni
discriminé, le droit du peuple tamoul à
l’autodétermination, les droits de humains et le droit
humanitaire international doivent lui être garantis au Sri Lanka
et dans la diaspora.

    Pour cette raison, ACOR SOS Racisme salue
l’établissement du Groupe de travail pour la formation
d’un gouvernement provisoire transnational de l’Eelam
Tamoul. ACOR SOS Racisme est une ONG suisse qui a été
créée pour lutter pour l’élimination de
toutes les formes de discrimination raciale. Au début des
années 1980, fuyant la terreur qui surgissait contre leur peuple
au Sri Lanka, des Tamouls se sont réfugiés en Suisse
comme dans de nombreux pays. Parmi les pays européens, et en
Suisse également – même si ce pays n’a jamais
été une puissance coloniale –, subsiste un racisme
qui s’est développé durant la période
coloniale. Ainsi, les Tamouls qui avaient fui le racisme dans leur
propre pays, ont-ils continué à y être
confrontés.

    ACOR SOS Racisme espère que la
société civile internationale rejoindra son appel
à soutenir cette nouvelle page de son histoire que le peuple
tamoul s’apprête à écrire.


Lausanne, Genève, le 24 juin 2009