Insécurité… électorale

Insécurité… électorale

Les grandes entreprises et la finance cherchent à imposer leur
loi : l’Etat doit maigrir. La diminution de la charge
fiscale ne bénéficiera pas seulement aux gros revenus
mais travaille à privatiser des tâches que l’Etat ne
parviendra plus à prendre en charge.

    Sur fond de chômage et de crise
économique la pilule est amère. Les partis de droite
soutiennent des mesures qui aggravent la régression sociale et
plongent dans l’insécurité le plus grand nombre.
Les retraites s’effritent, le futur de nos enfants est incertain.
Les maîtres, de l’économie et de la finance et leurs
politiciens mitonnent un poison mortel: un avenir sans futur.

    En période électorale cette
manœuvre est délicate et leur insécurité est
grande. Comment faire passer la pilule ?
Etrangers·ères, mendiant-e-s, pauvres, exclu-e-s, les
maillons les plus faibles de la chaîne sociale sont peints comme
responsables de leur sort et cause de notre insécurité.
Une nouvelle forme de racisme invente la délinquance ethnique et
désigne des boucs émissaires responsables de
« l’insécurité ».
 
  Le MCG, qui proposait en mars dernier la mobilisation de
l’armée contre les SDF étrangers, se
déchaîne aujourd’hui contre les frontaliers. Il
crache au karcher tout au long de son bulletin électoral et
préconise la police au faciès. Il publie les photos
d’étrangers et de « faux
mendiants » (sic) dont il veut nettoyer Genève.
  
 Le parti radical genevois sent passer le vent du boulet. Ce
n’est pas sa politique antisociale qui va rassurer son
électorat. Il craint l’hémorragie électorale
et rompt avec sa tradition centriste couvrant les trams de son inepte
slogan blochérien : « La prison plutôt
que l’impunité pour les criminels de rue ». A
qui le parti du procureur général Zapelli veut-il faire
croire que Genève serait un Bronx sans foi ni loi ?
  
 En démocratie la justice doit être la même
pour toutes et tous. Les radicaux ont ravi à l’UDC et au
MCG la demande de centres de détention administratifs pour les
délinquants multirécidivistes sans titre de
séjour. L’opportunisme ou la xénophobie a conduit
le PDC et la « Liste pour la défense des
aînés, des locataires, de l’emploi et du
social » à s’engager sur cette même
voie. Les partisans racistes de l’initiative anti minarets en
espéraient-ils autant ?

    Nous ne les laisserons pas émietter la
société. Il nous faut l’égalité des
droits contre toutes les discriminations, les droits de vote et
d’éligibilité pour les étrangers, le respect
des libertés démocratiques et le rejet des nouveaux
délires répressifs, une vraie politique de la nature et
bien sûr des droits sociaux: salaire minimum, revenu minimum et
retraite solidaire.

Karl Grünberg