300 employé·e·s d’Edipresse manifestent contre les licenciements

300 employé·e·s d’Edipresse manifestent contre les licenciements



Malgré un résultat
opérationnel de 22,5 millions de francs au premier semestre 2009
et une marge de 13 %, la direction d’Edipresse, dont la
soif de rentabilité semble insatiable à la veille de la
vente de ses activités suisses au géant Tamedia, veut
à nouveau licencier massivement.

La centaine d’employés qu’Edipresse projette de
licencier d’ici fin octobre s’ajoute en effet aux 120
suppressions d’emploi qui ont déjà eu lieu depuis
une année. Du côté des commissions du personnel,
très impliquées dans la mobilisation contre ces
licenciements, c’est le dégoût et la colère
qui prévalent : comment en effet assurer la
qualité du travail avec de telles réductions de
personnels ? Les employé·e·s de
l’imprimerie soulignent ainsi que malgré leur application
à la tâche, ils ne pourront éviter la
multiplication des incidents techniques dus aux sous-effectifs (Le
Temps de samedi dernier n’a par exemple paru qu’à
moitié, suite à un problème technique). La
pression sur les employé·e·s, qui s’est
grandement accrue ces dernies mois vu les 120 licenciements
déjà prononcés, va encore augmenter, au
détriment des conditions de travail, voire de la santé
des travailleurs du groupe.

    Mais la détermination du personnel à
ne pas courber l’échine devant la direction est forte,
comme l’a montré le rassemblement du 12 octobre devant la
tour d’Edipresse auquel ont participé quelque 300
employé·e·s, tous corps de métiers
confondus (imprimerie, services techniques et administratif,
prépresse, rédaction, …). De même, leur
principale revendication est claire : zéro licenciement,
compte tenu de la rentabilité actuelle
d’Edipresse ! Les commissions du personnel ont
annoncé qu’elles ne rentreront en matière que sur
des propositions volontaires de départ en préretraite
(avec notamment les garanties de toucher la même retraite
à 65 ans que si l’on avait travaillé jusqu’au
bout, et 70 % du salaire pendant la préretraite) ou sur
des mesures de chômage partiel. D’ailleurs, soulignent
encore les commissions du personnel, si des salariés sont mis
sur le carreau, la situation quasi monopolistique que
s’apprête à conquérir Tamedia avec le rachat
des activités suisses d’Edipresse, rendra la recherche
d’un nouvel emploi très ardue. 

    En réalité, Edipresse aurait largement
de quoi financer le maintien des emplois, et il serait temps que les
salarié·e·s du groupe voient la couleur des
bénéfices faramineux dégagés ces
dernières années grâce à leur travail et qui
sont allés jusqu’ici engraisser les actionnaires. Le
syndicat Comedia revendique ainsi que soit débloqué un
fond de 22,6 millions de francs pour financer le maintien des emplois,
soit le 10 % des 226 millions que le groupe
s’apprête à toucher en vendant ses activités
suisses à Tamedia…

Edipresse ferait bien d’écouter la colère de ses
employé·e·s avant que celle-ci ne se transforme en
révolte.


Hadrien Buclin