Oskar Freysinger : silhouette

Oskar Freysinger : silhouette

Après un tour au Mouvement chrétien con­servateur
valaisan, Oskar Freysinger prend la direction de l’UDC valaisanne
en 1999.

    Conseiller national en 2003, il devient la
coqueluche des médias. Ses frasques les émoustillent.
Pascal Décaillet résume le sentiment de la
profession : « Je ne partage pas ses idées,
mais à la radio c’est un personnage. Il parle court et
imagé, il a un certain humour. On sent qu’il
prépare ses formules. Pour un animateur c’est un
succès assuré. »

2000 : Emergence des groupuscules identitaires
Au début des années 2000, apparaissent ces groupes
néoracistes qui se nomment
« identitaires ». Ils relookent les
préjugés, ils théorisent le sentiment
d’insécurité. Ils manipulent les faits divers et
font croire à l’existence d’une délinquance
étrangère qu’ils attribuent à
l’envahisseur musulman.

2004 : « Un
mensonge bien formulé vaut mieux qu’une
vérité mal exprimée »

Contre la naturalisation facilitée, l’UDC affiche dans
toute la Suisse des mains rapaces puisant les passeports que bradent
les autorités. Éponge gonflée de fiel, Freysinger
inonde le Valais de l’image d’une carte
d’identité suisse munie de la photo de Ben Laden. Il donne
sa pleine mesure et exprime son credo : « un
mensonge bien formulé vaut mieux qu’une
vérité mal exprimée ».

2005 : « La fierté d’être Suisse »
Le 12 septembre 2005, sous le titre la fierté d’être
Suisse, le site fasciste Altermedia publie sa profession de
foi : « un passeport, surtout s’il est
réduit à un bout de papier sans importance, ça
intègre, ça transforme en un temps record un chevrier
kabyle en paysan de l’Emmental. Et avec ça, nombre de
crimes commis par des étrangers le seront par de bons petits
suisses, certes venus d’ailleurs, mais ça ne comptera
plus, puisqu’ils auront leur alibi à croix rouge. Ouf, les
statistiques pourront enfin être
’ relookées ’ ! Il n’y
aura plus de crimes commis par des étrangers puisqu’il
n’y aura plus d’étrangers ! »

2007 : Lancement de l’initiative pour interdire la construction de minarets
Oskar Freysinger intervient à la conférence de
presse : « Quel homme sensé pourrait bien
s’opposer à ces asperges géantes que sont les
minarets ? (…) Or, les minarets sont avant tout le
symbole… d’une soumission religieuse absolue et de
l’intolérance que cela implique. (…) les
démocraties occidentales commencent peu à peu à
accepter l’existence d’un système légal
concurrent sur leur territoire national…».

2008 : Les identitaires et « Les villes contre l’islamisation ».
Le 17 janvier 2008, Filip Dewinter, député d’Anvers
et porte-parole du Vlaams Belang, parti flamand fascisant, prend
l’initiative de constituer l’organisation européenne
« Les villes contre l’islamisation »
avec plusieurs mouvements nationaux et identitaires européens.
Peu après, la Lega Nord dépose un projet de loi contre la
construction de mosquées en Italie. Le 20 septembre 2008, une
manifestation européenne réunit à Cologne le lobby
islamophobe européen.

2009 : La pomme ne tombe pas loin de l’arbre.
Le Vlaams Belang s’est fait une joie d’inviter Oskar
Freysinger à sa réception du Nouvel An 2009. Le
parlementaire donne un joli discours, chante, récite des
poèmes.
    Le 18 octobre 2009, son collègue jurassien,
le conseiller national Dominique Baettig, participe à Orange
à la convention du Bloc identitaire, dont le discours contre
l’islam est virulent : « contre ces
illégaux, ces clandestins, cette racaille qui vole, qui
viole ». Dominique Baettig, s’en paie une bonne
tranche : « Les minarets sont des objets phalliques, on
demande une sorte de circoncision pour avoir la paix ». Le
Catalan Josep Anglada s’éclate en annonçant
qu’il lutte pour une « Europe sans nègres et sans
Maures ».
    Le 9 novembre 2009 sur InfraRouge, Oskar Freysinger
décline son identité : il est bien sûr
identitaire. Nous fera-t-il bientôt le coup du
« lonely wolf », du guerrier solitaire qui
« assure l’existence de son peuple et un futur pour
les enfants blancs » ?

Karl Grünberg

ACOR SOS Racisme