Contre la barbarie capitaliste, construire le socialisme par en bas!

Contre la barbarie capitaliste, construire le socialisme par en bas!

Le Collectif pour une alliance socialiste s’est constitué cet automne dans le canton de Vaud. Il rassemble des personnes engagées notamment dans les syndicats, le mouvement féministe, ATTAC, le collectif de soutien aux sans-papiers ou la solidarité avec le peuple palestinien. Certain-e-s de ses membres participent également au comité de rédaction de notre journal. Nous publions ci-dessous une présentation du Collectif.



Le «Collectif pour une alliance socialiste» est composé de femmes et d’hommes persuadé-e-s que la politique est tout à la fois un champ de réflexion et un terrain d’action. C’est dans cette tension entre théorie et pratique que nous situons notre engagement. Notre collectif préconise la réflexion, la discussion et l’action ouvertes, bannissant tout sectarisme. Il vise à questionner et à enrichir les analyses et les pratiques de divers courants marxistes notamment, mais aussi celles d’autres courants liés au mouvement ouvrier, d’inspiration anarchiste ou libertaire par exemple, ou encore celles des mouvements féministes, de l’écologie politique ou de l’anti-mondialisation capitaliste.



Nos expériences et nos trajectoires ont renforcé notre méfiance fondamentale vis-à-vis du pouvoir, de tous les pouvoirs: ce qui est pyramidal et hiérarchique tend à étouffer la démocratie. Or l’exigence d’un débat ouvert aux opinions de chacune et chacun est décisive. En ce sens notre collectif ne constitue pas un espace clos, délimité une fois pour toutes. Il aspire au renouvellement de l’engagement à défendre le bien commun fondé sur le respect de la dignité humaine et de la vie. Il souhaite débattre de ses idées et interventions avec tous les courants anticapitalistes, avec toutes les personnes parties prenantes de cette lutte, dans la perspective d’enrichir nos réponses face aux déficits et aux défis auxquels nous sommes toutes et tous confronté-e-s.

  • Nous sommes socialistes et internationalistes: notre refus de toutes les formes d’exploitation et d’oppression, où qu’elles se situent dans le monde, implique la volonté de rompre radicalement avec le capitalisme et appelle un projet de nouvelle société à construire. Un projet où les femmes et les hommes forgeront en commun leur destin, refusant la dictature des intérêts d’une petite minorité dont le pouvoir monstrueux lui sert à s’approprier la richesse sociale au prix de la guerre permanente, de l’humiliation, de la misère, de la peur, du meurtre de masse, du pillage et de la destruction de la nature.
  • Nous sommes féministes, car il ne pourra y avoir d’émancipation réelle des femmes et des hommes sans remise en question de toutes les formes de domination masculine qui structurent aujourd’hui les rapports sociaux individuels et collectifs.
  • Nous sommes antiracistes, car le projet de société pour lequel nous nous battons est radicalement incompatible avec un étiquetage de l’humanité en fonction de la nationalité ou de la «race» et de prétendues qualités ou défauts qui leur seraient liées. Le racisme permet sur le fond de justifier la haine entre opprimé-e-s.
  • Comme écologistes radicaux, nous participons à toutes les luttes visant à préserver les ressources et les conditions naturelles nécessaires à la vie dans toute sa diversité, en refusant de subordonner ces combats aux considérations de profit ou de propriété privée.


Le combat pour un socialisme véritablement démocratique, un socialisme par en bas, ainsi que la lutte pour que les droits individuels et collectifs soient pleinement respectés, à commencer au sein des mouvements qui s’inscrivent dans cette perspective, constituent une des pierres angulaires de notre projet. Le stalinisme a englouti les espoirs immenses soulevés par la révolution russe en 1917 dans un système totalitaire, monstrueusement inhumain. Quant à la social-démocratie, elle a en très large partie renoncé à tout projet de réformes, mêmes partielles, de la société capitaliste, se ralliant pour l’essentiel à la politique néo-libérale.



Nous sommes conscient-e-s que le projet socialiste auquel nous voulons contribuer ne prendra corps qu’à travers le développement des luttes de tous les exploité-e-s et opprimé-e-s, ainsi que par des échanges d’expériences et des débats, à l’échelle nationale et internationale. A la mondialisation capitaliste doit s’opposer celle des luttes pour l’émancipation de toutes et tous. Une critique solidaire et sans concession des pratiques qui ont conduit aux impasses actuelles est indispensable. Le chemin est difficile: tout raccourci, toute certitude dogmatique ne peut conduire qu’à de nouvelles impasses. L’histoire l’a démontré à plusieurs reprises.



Cette présentation de notre collectif n’a pas l’ambition de constituer un programme. Il ne s’agit que d’une ébauche exposant quelques idées directrices. Un mouvement radicalement anticapitaliste, pluraliste, féministe est à construire à l’échelle nationale. C’est à cette tâche que le «Collectif pour une alliance socialiste» entend apporter, de manière modeste, sa pierre.



Lausanne, octobre 2002



Pour le Collectif pour une alliance socialiste
Daniel Süri, Janick Marina Schaufelbühl,

François Iselin, Isabelle Paccaud, Bruno Mauro,
Pierrette Iselin, Pierre-Yves Oppikofer,

Jean-Michel Dolivo



Adresse de contact
Collectif pour une alliance socialiste
Case postale 2475
1002 Lausanne