Pour les prisonniers politiques en turquie

Pour les prisonniers politiques en turquie

De nombreuses organisations
politiques, dont solidaritéS, ont lancé un appel à
se rassembler le 27 mars prochain en soutien à Murad Akincilar,
secrétaire syndical d’Unia à Genève, et
toutes celles et ceux qui partagent son sort.


Depuis de nombreuses années,
les militant-e-s des droits humains, les journalistes, les
intellectuel·les, les militant·e·s de la cause
kurde, bref tout opposant au régime d’Ankara sont
réprimés de manière féroce. Ainsi, en 2009,
près de 13 000 personnes arrêtées.
Actuellement, on compte dans les prisons turques près de
1 500 dirigeant·e·s, cadres et
élu·e·s du parti pro-kurde, plus de 2 600
enfants dont pour certains jusqu’à 25 ans de prison ferme
demandés, 35 journalistes-écrivains…

    Le cas bien connu en Suisse est celui du
syndicaliste genevois Murad Akincilar, qui a été
arrêté le mercredi 30 septembre 2009 à Istanbul.
Secrétaire syndical d’Unia à Genève, Murad
est aussi un militant des droits humains. Docteur en économie,
ancien professeur à l’université populaire
d’Istanbul, Murad est un intellectuel connu et
apprécié autant en Turquie qu’en Europe. Plus
récemment, Me Muharrem Erbey, Vice-Président national et
Président de la section de Diyarbakir de l’Association des
droits de l’homme de Turquie (IHD), a été
incarcéré (24 décembre 2009) pour avoir
dénoncé les violations des droits humains au Kurdistan
turc lors d’une conférence au Palais des Nations à
Genève en septembre 2009.

    Selon l’Association des droits de
l’homme de Turquie (IHD), l’état de santé de
42 prisonniers politiques dans les prisons turques est très
grave. 12 d’entre eux souffrent d’un cancer, 4 ont une
paralysie sérieuse, 3 souffrent de la maladie Wernice Korsakof
et 23 autres souffrent de diverses maladies graves. Etant donné
qu’ils ne reçoivent pas de soins adéquats dans les
prisons, leur état de santé se détériore de
jour en jour. […]

    Murad […] est accusé
d’appartenance à une organisation illégale. Pour
ses avocats qui ont examiné le dossier, il n’y a aucune
raison pouvant justifier l’arrestation ni la détention de
Murad qui doit être libéré au plus vite possible.
[…]

La santé et la liberté des prisonniers politiques comme
Murad et Muharrem dépendent d’une mobilisation forte en
leur faveur.

C’est pourquoi, les signataires font appel pour un piquet le 27
mars à 14 h 00 à la zone piétonne de
la rue du Mont-Blanc.


Des milliers de Kosovars discriminés une fois de plus !

Dans les années 1990, la Suisse plongeait des milliers de
travailleurs kosovars dans la précarité et la
clandestinité en supprimant le statut de saisonniers. Dans les
années 2000, elle levait leur admission provisoire et en
expulsait tout autant vers un pays sinistré par la guerre. En
2010, en dénonçant la convention de
sécurité sociale qui la liait avec le Kosovo, la Suisse
violera les droits de dizaines de milliers d’entre eux. Pour un
pays qui se targue de soutenir le Kosovo!
La décision du Conseil fédéral de ne pas
renouveler la convention de sécurité sociale avec le
Kosovo et de la laisser expirer au ler avril 2010 aura des
conséquences gravissimes et multiples pour les près de
200 000 travailleurs et travailleuses originaires du Kosovo qui
vivent en Suisse :

  1. Désormais les rentes AI ne seront plus exportables, ce qui
    signifie qu’une personne qui deviendra invalide en Suisse en
    raison d’une maladie ou d’un accident se verra supprimer
    son droit à la rente au cas où elle déciderait de
    rentrer dans son pays. Pour certains travailleurs et travailleuses qui
    toucheraient une faible rente en Suisse et ne pourraient justifier de
    revenus suffisants pour y vivre, cela pourrait se traduire par un refus
    de renouvellement de leur autorisation de séjour et une
    expulsion vers le Kosovo. Et comme les rentes ne seront plus
    exportables, cela débouchera sur une suppression pure et simple
    desdites rentes. Lorsque l’on sait qu’un bon nombre de
    ressortissant·e·s du Kosovo vivant en Suisse travaillent
    dans des secteurs où le risque de devenir invalide est
    particulièrement élevé, le bâtiment pour ne
    parler que du plus important, ce sont des milliers de familles qui vont
    être directement touchées par la
    légèreté et le cynisme du Conseil
    fédéral.
  2. Tout aussi grave, les nouveaux rentier·e·s AVS ne
    pourront plus toucher leurs prestations sous forme de rente en cas de
    départ de Suisse au moment de leur retraite.
  3. Dans un autre registre,  cette convention de
    sécurité sociale règle le versement des
    allocations pour les enfants qui demeurent au Kosovo. Dès le 1er
    avril 2010, des milliers d’enfants se verront ainsi priver de ce
    droit, eux qui vivent dans le pays le plus pauvre d’Europe.

Les syndicats SIT, l’autre syndicat et Unia soutiennent les
travailleurs et travailleuses du Kosovo, que ce soient les saisonniers
hier, les victimes de la guerre dans un passé tout proche et les
travailleurs et travailleuses sans statut légal
aujourd’hui pour ne citer qu’eux ! Des
pétitions adressées au Conseil Fédéral et
au gouvernement de la Kosovë ont été lancées
avec la participation d’associations culturelles des Kosovars en
Suisse. Elles devraient être remises au CF début avril.
Affaire à suivre !

SIT, l’autre syndicat, Unia