Mobilisons-nous contre l’État d’Israël et ses massacres coloniaux terroristes
Mobilisons-nous contre lÉtat dIsraël et ses massacres coloniaux terroristes
Le 5 juin, au moment où le Rachel Corrie se faisait arraisonner,
nous étions plus de 1000 manifestant·e·s dans les
rues de Genève pour exprimer notre indignation face à
lagression israélienne contre la flottille humanitaire
venue au secours de la population de Gaza assiégée, pour
exiger ensemble la levée de ce blocus illégal et pour
demander une commission denquête indépendante qui
fasse toute lumière sur cet acte de piraterie.
Cette manifestation à Genève,
solidaritéS sy est engagé à fond, estimant
comme le dit lappel à celle-ci
quil était « indispensable de faire entendre
de façon large et unitaire la voix des forces politiques,
syndicales et associatives genevoises, éprises de justice et de
paix, aux côtés du mouvement de solidarité
internationale avec la population de Gaza et de toute la Palestine
occupée
» Sur le papier de lappel, le front
large et unitaire des forces progressistes du bout du Lac
étaient au rendez-vous
Dans la rue, sa présence
était un peu moins visible, notre mouvement étant
pratiquement la seule force de gauche sétant
mobilisée de façon significative.
On a vu bien sûr et cest fort
bien un groupe de conseillers nationaux PS et Vert
défiler en tête de cortège, mais sans guère
de soutien de la part de ces partis et avec une allocation finale du
président des Verts chantant de manière incongrue les
louanges du communiqué du DFAE sur cette affaire, le
présentant comme étant le « plus
avancé » quon ait jamais vu, alors que ce
texte réussit le tour de force dans la grande tradition
de la tartufferie helvétique de parler de
lévènement sans un mot de condamnation de
laction israélienne, mais en
« déplorant » les morts et les
blessés « y compris parmi les forces
israéliennes »
Il y a donc du pain sur la planche. Il est en effet
indispensable de ne pas laisser le mouvement de solidarité avec
la Palestine et avec la population de Gaza rester
« entre-soi », de ne pas laisser les
organisations de la communauté musulmane porter seules le
fardeau dune campagne dont lextension la plus large est
indispensable.
Dans ce sens, on peut saluer la déclaration
récente du CICR publiée le 14 juin.
Particulièrement sévère à lencontre
de lEtat dIsraël, le CICR condamne le blocus de la
bande Gaza comme étant cause de « souffrances
aigues » de sa population, et comme constitutif
dune « punition collective »
contrevenant au droit international
Il faut reconnaître
cependant que les condamnations au nom du droit international,
lEtat dIsraël nen a pas vraiment cure.
Rappelons que début juillet prochain ce sera le sixième
anniversaire de lavis rendu par la Cour Internationale de
Justice (CIJ) qui a jugé illégal le Mur
quIsraël a construit sur le territoire palestinien
occupé
Ainsi, cest bien laction militante de
terrain qui simpose comme instrument privilégié
pour faire chuter ce régime colonialiste et raciste. Cest
dans ce sens que nous publions dans ce numéro deux pages
dun entretien avec Hazem Jamjoun, au sujet de la campagne dite
BDS, soit : Boycott, désinvestissement, sanctions
qui est lun des leviers que les artisans de la solidarité
avec la Palestine semploient à développer aux
quatre coins du monde.
A ce propos, les centaines de
manifestant·e·s du port dOakland en Californie qui
ont bloqué pacifiquement ce 21 juin un cargo
israélien pendant 24 heures, avec laide de deux
équipes successives de dockers qui ont refusé de
travailler à son déchargement
ont réussi
une action exemplaire et symboliquement très forte. Si les
navires humanitaires ne peuvent accoster à Gaza, il ny a
en effet aucune raison pour que des navires israéliens puissent
sillonner librement les mers et les ports du monde.
Ce genre daction de masse, comme celle des
militant·e·s embarqués dans les convois pour Gaza,
ont de lavenir et menacent directement le colonialisme
israélien. LEtat dIsraël la bien
compris, cest pourquoi ses soldats délite ont
tué, lautre jour en Méditerranée, des
militant·e·s dont le seul crime est la solidarité
humaine et laffirmation des droits élémentaires
des Palestinien·ne·s de Gaza.
Le massacre dinnocents,
perpétré le mois dernier par lEtat colonial
israélien, visait à intimider et à terroriser le
mouvement de solidarité. Cest toujours le dernier recours
des oppresseurs
A ce sujet, nous publions aussi dans ce
numéro un article de nos camarades écossais du SSP sur le
récent rapport suite auquel le gouvernement de Sa majesté
à dû présenter ses excuses pour le crime
« injustifié et injustifiable » du
massacre du Bloody Sunday, à Derry en Irlande du Nord en 1972,
au cours duquel 14 civils désarmés furent abattus par les
paras anglais, pour le seul crime de refuser dêtre
privés de leurs droits civiques, politiques, économiques
et nationaux
Pendant 38 ans, la
« vérité » officielle sur cette
affaire fut que les parachutistes assassins navaient fait
« que se défendre ». Cette version a
volé en éclat et le gouvernement britannique
sexcuse aujourdhui
Combien dannées
faudra-t-il pour quIsraël reconnaisse et sexcuse
également pour les crimes colonialistes de son
armée ?
Il nen prend malheureusement pas le chemin en instituant
sa propre commission denquête concernant son attaque
meurtrière contre la flottille de Gaza, ceci au mépris de
toute la communauté internationale, et en choisissant bien ses
« juges » dont et ce nest pas
un hasard lunioniste irlandais David Trimble, au lourd
passé de serviteur du colonialisme britannique
Pierre Vanek