Constituante: délire politicien
Constituante: délire politicien
se succèdent et, à chaque reprise, la majorité
ajoute un ou deux blocs de pierre au monument de lenterrement
constitutionnel.
Le 16 novembre, les groupes de droite ont in extremis
déposé un amendement qui mettait en pièces
lactuelle répartition de limpôt communal
entre communes de domicile et de lieu de travail du contribuable. Une
manière de favoriser encore plus Cologny, Anières ou
Chambésy au préjudice de Vernier, Onex ou de la ville de
Genève.
Le porte-parole de cette proposition
hallucinée, le radical Pierre Kunz, expliqua doctement
quil voulait une « révolution
copernicienne » insultant ainsi à la fois la
mémoire dun héros de lhumanité
(Copernic) et la définition du mot
« révolution ». En
réalité, il sagissait dune proposition
hautement improvisée, concoctée dans la
précipitation et avec amateurisme. Pierre Kunz ignorait
dailleurs que limpôt communal était
aujourdhui réparti entre la commune du domicile et celle
du travail. Il pensait quil revenait en entier à la
commune du lieu de travail… Les électeurs et électrices
de droite nont pas les représentant·e·s
avisés et compétents quils croient.
Sous le feu des critiques, on a senti la droite commencer à
perdre pied en réalisant lineptie de sa proposition. Il a
donc fallu que les « socialistes
pluralistes » volent au secours de cette droite
désemparée en proposant que la proposition
déjantée soit… renvoyée en commission, ce que la
droite sest empressée daccepter.
Les représentant·e·s de
solidaritéS auraient eux préféré un vote
immédiat, car, même si la proposition avait
été acceptée par une majorité, cette
dernière aurait alors définitivement perdu la face
même à légard de ses propres partisans dans
le canton et dans les communes.
De la sorte, avec lappui des
« socialistes pluralistes » et des Verts, la
proposition délirante sera examinée en commission. Pour
quel compromis entre la « gauche
raisonnable » et la droite rétrograde ? A
suivre.
Nils de Dardel