Honduras: chronique du « Porfiriato »*

Honduras: chronique du « Porfiriato »*

Suite aux opérations
répressives menées par les militaires dans la
vallée de l’Aguán, les organisations paysannes et
le Front National de Résistance Populaire (FNRP) du
département de Colón bloquent depuis le 9 décembre
l’autoroute du littoral atlantique.


Nous publions des extraits
d’un entretien avec Esly Banegas, président du Syndicat
des travailleurs de l’INA (SITRAINA) et coordinateur des
organisations populaires de l’Aguán (HPR)

Quelle est la situation après 2 jours de blocage ?

Les organisations paysannes et le FNRP départemental ont
décidé une élévation du niveau de lutte et
ils bloquent l’autoroute dans la communauté Guadalupe
Carney, siège du Mouvement paysan de l’Aguán (MCA).
Ils exigent la démilitarisation immédiate de la zone et
des installations de l’INA, l’arrêt de la violence,
de la répression et des assassinats de paysans, et la
restitution des terres.

    De nombreux paysans sont venus appuyer cette lutte,
car la situation agraire est une problématique centrale. Il faut
légaliser et restituer aux familles paysannes ces terres
usurpées par les grands propriétaires.

Porfirio Lobo dit qu’il ne tolérera pas les blocages.
Quelle est l’attitude des corps de répression ?

Ils se sont retirés de l’autoroute après la venue
de la Plateforme des droits humains et des journalistes, mais la
répression n’a pas cessé. Durant la première
nuit, les militaires et les policiers ont encerclé la
communauté Guadalupe Carney, ils ont tiré en l’air
et menacé les paysans (…). Le lendemain, deux membres du
Mouvement unifié paysan de l’Aguán (MUCA) ont
été arrêtés pour avoir apporté de la
nourriture au piquet de blocage. Seule la présence de la
délégation a permis leur libération.

Quelle est la situation à l’INA ?

Durant 16 jours, nous n’y avons pas eu accès. L’INA
est occupé par les militaires et les policiers. Nous craignons
la saisie des documents attestant les droits des organisations
paysannes sur les terres usurpées par Miguel Facussé
Barjum, René Morales et Reinaldo Canales. Autre sujet de
préoccupation : le silence et le
désintérêt de Cesar Ham, directeur de l’INA
[et dirigeant du Parti « Unificación
Democratica » (UD), qui a participé à la
farce électorale de novembre 2009, réd.]. A notre avis,
l’objectif véritable est de fermer ce bureau de
l’INA et de détruire SITRAINA.

(source : http://nicaraguaymasespanol.blogspot.com)

* Porfiriato : désignant la dictature de Porfirio Diaz,
au Mexique (1876-1911), le terme est approprié, vu
l’homonymie entre l’actuel président hondurien et
son lointain homologue mexicain