Toutes – et tous – mobilisé·e·s
pour défendre le droit à l’avortement !

Ainsi l’initiative contre le
remboursement des frais de l’avortement a abouti, avec 109 597
signatures récoltées.

Lorsqu’elle a été lancée, bien des jeunes
ont pensé qu’elle n’aboutirait jamais, tant ce
retour en arrière leur semblait irréaliste. Les
féministes aguerries, elles, ont été
atterrées et  fort inquiètes, sachant par
expérience combien les acquis des femmes sont fragiles et
souvent mis en cause, surtout en cette période de recul social.
Elles avaient aussi en tête les réactions de certaines
femmes lors de la campagne pour légaliser l’IGV en
2002 : « Nous en avons bavé, qu’elles
en bavent aussi ! »… Et elles repartent,
avec les mêmes arguments des années MLF, espérant
entraîner toutes les  jeunes qui maintenant jouissent de la
liberté de leur corps.

    Les militantes de la Marche mondiale des femmes
(MMF) se sentent particulièrement concernées, car elles
savent que l’attaque est de taille, partout dans le monde! Nous
avons relaté dans ces colonnes  qu’une réunion
avait eu lieu début août  pour tirer un bilan du 14
juin et discuter de la suite à donner aux mobilisations
féministes. Il a été décidé de
s’investir dès maintenant en priorité dans la
défense du droit à l’avortement en menant une
réflexion de fond sur la façon d’articuler cette
campagne aux quatre champs d’action que la MMF a défini en
2010 (contre les violences faites aux femmes; pour la défense du
bien commun et des services publics; pour la paix et
démilitarisation).Un deuxième rendez-vous national a
d’ores et déjà été fixé au
dimanche 16 octobre à Berne (10 h-16 h Reitschule)
pour continuer la réflexion et mettre sur pied une 
mobilisation contre ce projet de loi.

Le pire est à venir

Les partisans de l’initiative (issus de l’UDC, du PDC, du
PLR, du PEV, de l’UDF et des milieux religieux) prétendent
uniquement défendre les finances publiques (alors que le
coût des avortements en Suisse ne représente que 0,02 des
coûts de la santé) et respecter les cas des femmes
enceintes en danger physique et les victimes de viols . En
réalité, c’est un retour en force des milieux
très durs de « Oui à la vie ».
Ils organisent une « marche pour la vie » le
samedi 17 septembre à Zurich, « en mémoire
des enfants qu’on n’a pas laissé
vivre » et concoctent une nouvelle initiative stipulant
dans la Constitution que « la vie humaine est
protégée » – entendant par là
interdire totalement l’avortement, le diagnostic
préimplantatoire, le suicide assisté, etc.

    Voir, si vous avez le cœur bien
accroché, les images sur www.ja-zum-leben.ch. Les
féministes espèrent que les hommes se sentiront enfin
concernés et se mobiliseront également fortement. 

Maryelle Budry.