Hôpital Neuchâtelois

Hôpital Neuchâtelois : Où est la sortie ?

Tout le monde s’en souvient : c’est sous la direction de la conseillère d’Etat socialiste Monika Dusong qu’en 2005 était proposé et votée la loi cantonale sur l’EHM mettant en place l’hôpital neuchâtelois unique, autonomisé sous la houlette d’un conseil d’administration indépendant de l’Etat.

Le Parti socialiste l’a défendu bec et ongles dans un comité interpartis avec les libéraux et les radicaux (à l’époque encore partis séparés). Le rouleau compresseur de ceux qui dirigent ensemble le canton a fonctionné et le référendum lancé par le syndicat SSP, Attac et solidaritéS a obtenu à l’époque à peine plus de 25 % des voix :

« Un scrutin qui entérine durablement la fin d’une concurrence stérile et dispendieuse entre les divers établissements régionaux, tout en assurant l’accès pour chacun à des soins de qualité » prédisait triomphalement L’Express au lendemain de cette votation, dite historique.

Depuis lors, la guerre régionale n’a fait que s’amplifier, puisque le projet d’hôpital unique signifiait la fin de la médecine de proximité et la guerre des régions pour conserver des équipements et des soins. A ce jeu-là, le haut du canton et les vallons étaient dès le départ perdants, ce qui n’a fait que se confirmer depuis.

Changer, vraiment ?

Aujourd’hui, le PS commence à payer le prix électoral de son alliance systématique avec les radicaux-libéraux; à preuve les résultats mitigés des élections nationales (cf. solidaritéS n0 197). Est-ce cela qui explique la sortie d’un communiqué tirant à boulets rouges sur la nouvelle direction d’Hôpital Neuchâtelois, pourtant mise en place à l’initiative de Gisèle Ory, conseillère d’Etat socialiste ?

« Force est de constater que HNe vend un projet et en poursuit un autre. Ainsi, au contraire de ce qui a été communiqué, le « Plan stratégique » ne prévoit pas un pôle chirurgical dans les Montagnes neuchâteloises, mais accentue le rythme du démantèlement de l’hôpital de La Chaux-de-Fonds ». Et le communiqué de conclure « Il apparaît donc que le problème de la gouvernance d’HNe se situe dans sa structure externalisée, mal adaptée à des temps de crise et de gros temps. Aussi, le PSN invite-t-il le Conseil d’État à réformer dans les plus brefs délais la structure institutionnelle d’HNe et à redéfinir les liens qui l’unissent à l’hôpital public. »

Que de chemin parcouru, mais que de temps perdu ! La question se pose : s’agit-il d’un simple coup de gueule pour la galerie ou le PSN est-il aujourd’hui vraiment prêt à rejoindre les référendaires de 2005 qui n’ont cessé de dénoncer l’autonomisation de l’Hôpital Neuchâtelois ? Avec eux, il forme, pour l’instant encore, une majorité au Grand Conseil. Qu’attend-il pour se mettre au travail en acceptant, comme le demande depuis plus d’une législature déjà le groupe des député·e·s POPVertsSolidarités – de mettre en place une loi cantonale garantissant des soins de proximité dans le canton – ce qui passe notamment par l’organisation de trois maternités? HV