Nucléaire

Nucléaire : Dix ans de plus? Ça va la tête?

Le 26 avril dernier, ContrAtom appelait à manifester à Genève à l’occasion de l’anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. Dans le collimateur de cette manif, la conseillère fédérale Doris Leuthard. L’association antinucléaire genevoise s’insurgeait contre son recours scandaleux contre la décision du Tribunal administratif fédéral d’annuler l’autorisation illimitée d’exploiter la centrale de Mühleberg et d’imposer son arrêt en 2013, vu ses nombreuses failles de sécurité.

 

     ContrAtom fustigeait le double discours consistant à parler de sortie du nucléaire et à agir en sens inverse, considérant qu’il s’agissait plus d’endormir la population, en attendant que la vague d’opposition liée à la catastrophe de Fukushima se tasse, plutôt que de prendre les décisions immédiates qui s’imposent, dont l’arrêt de Mühleberg maintenant.

     Or les derniers développements du feuilleton de la politique fédérale de l’énergie justifient manifestement cette méfiance. Après avoir agité la construction de 5 à 7 centrales à gaz d’ici 2035 pour « remplacer le nucléaire », suscitant évidemment la levée de boucliers que mérite un tel projet, irresponsable face à la catastrophe climatique, ladite conseillère fédérale sort du bois, laissant entendre qu’on pourrait y renoncer, mais que pour ça il faudrait exploiter nos chaudières à plutonium 10 ans de plus, soit pendant 60 ans !

            Ainsi on a l’initiative fédérale des Verts (qui a enfin abouti) qui prévoit de débrancher Leibstadt en 2029, et le gouvernement qui, jusqu’ici, parlait de 2035. Avec les 10 ans de plus de Doris, on se retrouvera en 2045 ! Le Japon, lui, a arrêté tous ses réacteurs en une année environ. Si l’on ne veut pas d’une « sortie » comme celle-là, c’est aujourd’hui qu’il faut agir !

 
 Pierre Vanek