Pour un développement intelligent du réseau ferroviaire
Pour solidaritéS, le projet des CFF d’agrandissement de la gare Cornavin prévoyant la démolition du bas des Grottes est mal conçu et totalement inacceptable.
Répondant au développement du trafic ferroviaire sur la ligne Lausanne-Genève à l’horizon 2030, ce projet prévoit deux quais supplémentaires. Mais il ne résout en rien le développement ultérieur inévitable du même trafic et ignore complètement les problèmes qui se poseront à l’entrée ouest de la gare, côté Saint-Jean, dès la mise en service du CEVA.
Un projet destructeur
Ce projet entraînera la démolition de plus de 380 logements, majoritairement sociaux, et la disparition de 250 places de travail dans un quartier populaire au centre de la Ville et cher au cœur des Genevois·e·s.
Ce quartier des Grottes est un symbole historique de la résistance des habitant·e·s face aux transformations brutales que subit notre cité. Or, la démolition/reconstruction d’une large portion de ville s’accompagnera inévitablement de transactions spéculatives sur les terrains actuellement en mains privées. Elle entraînera également d’énormes coûts annexes d’infrastructures, à charge de la collectivité publique. Sans même parler du coût social d’une telle opération.
solidaritéS soutient donc l’intervention bienvenue du Collectif 500 composé d’habitant·e·s mobilisés qui contestent le projet.
Une variante souterraine
Le projet d’extension souterraine de Cornavin existe et répond de manière bien plus satisfaisante à ces deux questions. D’une part en offrant la possibilité de doubler la capacité de la gare à moindre frais en créant plus de voies et de quais. D’autre part, en doublant l’accès au réseau en direction de la France.
Cette gare souterraine n’entraînera que peu de répercussions sur les quartiers entourant la gare, au contraire du projet des CFF. Elle évitera aussi les retards dus aux nombreux blocages que ne manquera pas de susciter l’extension en surface.
Genève n’est pas un terminus de la Suisse
Pour jouer pleinement son rôle de centre d’une agglomération transfrontalière qui se met en place jour après jour, Genève doit être le lieu où se décide son urbanisme ainsi que l’avenir de ses infrastructures et réseaux de transports, tant publics que privés.
Nous nous devons de répondre aux besoins réels de développement par des solutions rationnelles et durables. C’est pourquoi nous refusons le bricolage concocté par les CFF dans une vision unilatérale – la liaison en direction de la Suisse – sans réelle vision d’avenir et inadapté aux réalités locales.
Nous soutenons le projet d’un développement souterrain de la gare Cornavin qui répondra aux besoins de la région et pourra fédérer l’ensemble de la population dans un véritable projet d’avenir.
Morten Gisselbaek
