France

France : Un congrès qui ouvre un processus de refondation du NPA

Nous publions ci-dessous de larges extraits de l’article d’Yvan Lemaître, dirigeant de la majorité du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), présentant les travaux du 2e congrès du NPA tenu le week-end dernier à Saint-Denis. Nous reviendrons prochainement sur la situation française.

 

[…] Nous ne nions nullement les difficultés que connaît notre parti, notamment à la suite de la scission des camarades de la Gauche anticapitaliste qui ont rejoint le Front de gauche, abdiquant de notre projet. Mais ce congrès représente une nouvelle étape décisive dans le travail de refondation, de reconstruction de notre parti, un travail qui prend appui sur notre campagne présidentielle. Ce travail prend aussi appui sur le besoin qui s’exprime quotidiennement dans ce pays, à travers les luttes et les résistances, d’un parti ancré dans le monde du travail, dans les quartiers populaires, la jeunesse, pour défendre leurs exigences sans compromis avec ce gouvernement et sa majorité. C’est bien ce besoin qui légitime et nourrit notre projet.

 

Retour sur le bilan

Le premier débat a porté sur le bilan du Nouveau Parti anticapitaliste depuis sa fondation en 2009. La crise profonde que nous avons connue renvoie à une dégradation des rapports de force suite à l’échec du mouvement contre la réforme des retraites et à l’offensive sociale et politique des classes dominantes menées hier par la droite et aujourd’hui par le gouvernement de la gauche libérale. Elle renvoie aussi à la difficulté du mouvement anticapitaliste à développer une politique de parti défendant ses propres perspectives, son propre programme, tout en œuvrant à l’unité nécessaire au développement des luttes pour changer le rapport de forces.

Entre les quatre plateformes qui se sont constituées dans le cadre de la préparation de ce congrès et d’un débat démocratique et vivant, les appréciations des causes de notre crise sont différentes, mais une très large majorité des 231 délégué·e·s se sont rassemblés, par delà les désaccords, pour défendre l’actualité de notre projet.

 

Quelle orientation?

La suite du débat a porté sur les questions d’orientation. Les éléments d’analyse de la crise dans laquelle la politique des classes dominantes et de leurs Etats a plongé la société et de la situation française depuis l’arrivée de la gauche libérale au pouvoir, sont largement partagés par une majorité de délégué·e·s. La discussion s’est focalisée sur le lien entre notre politique visant à construire les mobilisations pour préparer une contre-offensive et la façon dont nous posons la question de l’alternative politique en lien avec la perspective de la transformation révolutionnaire. Cela s’est notamment cristallisé sur les moyens de construire une opposition politique à la gauche gouvernementale.

La discussion sur notre combat féministe a abouti à un large accord ainsi que les discussions sur les questions de fonctionnement qui ont souligné une large aspiration à une vie démocratique du parti associant le droit de tendances à une démocratie ouverte, vivante, dynamique qui vise à l’efficacité de notre combat collectif, une démocratie par en bas qui place les comités au centre. La motion sur notre travail dans les quartiers populaires a elle aussi rencontré un large accord. 

Les votes sur les plateformes ont confirmé les votes des assemblées préparatoires. S’il n’a pas été possible d’aboutir à une déclaration permettant de dépasser les clivages entre les plateformes, une motion sur « les perspectives de construction » a recueilli une large majorité. Un Conseil politique national élargi aura à décider avant l’été de notre politique par rapport aux échéances des élections municipales et européennes de 2014. […]

En conclusion, un riche et vivant débat démocratique qui n’a certes pas permis de surmonter les divergences, mais a ouvert un vaste chantier pour œuvrer au rassemblement des anticapitalistes à travers l’activité militante, pratique et la poursuite de la discussion tant en interne qu’avec l’ensemble du mouvement social.