L'art de créer des problèmes

Gnaegi, ministre neuchâtelois de l’édu-ca-tion au cours de cette législature, est un véritable spécialiste des réformes qui, parce qu’elles s’arrêtent à mi-chemin, crééent des nouveaux problèmes et d’importantes tensions dans toute la population concernée. Dernier exemple en date…

Les enfants handicapés ont intégré les classes normales en août 2012. Ce qui aurait pu devenir une riche expérience pour tous – élèves, parents, corps enseignant – tourne au cauchemar parce que le département a, malgré de claires mises en garde et demandes explicites, envoyé ces enfants en difficulté rejoindre leurs camarades sans encadrement spécifique ni aide supplémentaire.

Résulat : les en­seignant·e·s sont débordés, guettés par le « burn out » et tout le monde est mécontent. Face à ce qu’il faut bien appeler une crise créée de toutes pièces, Gnaegi ne peut pas faire la sourde oreille (surtout en période électorale). Alors vite une « bonne » idée pour tenter de répondre aux exigences du concordat intercantonal sur l’enseignement spécialisé qui prévoit 8 périodes de soutien spécialisé pour les enfants handicapés intégrés à l’école obligatoire.Pour trouver de l’argent sans dépenser davantage, il suffit de prendre aux uns ce qu’on donnera à d’autres : supprimer des cours en arts visuels dans le cursus obligatoire, et le tour est joué !

Heureusement, les profs ont immédiatement réagi à cette approche de fossoyeur. Ils ont publié un manifeste (http://artsvisuelsneuchatel.wordpress.com) et sont montés au château pour imager leur colère.

 

Marianne Ebel