Barrons la route au travail de nuit et du dimanche

Le problème principal des employé·e·s du commerce de détail c’est leurs trop longues journées de travail… résultant essentiellement de l’extension des heures d’ouverture des commerces. C’est ce qui ressort d’un récent sondage, réalisé à la demande du syndicat UNIA.

Les résultats du sondage reflètent les très dures conditions de travail de la branche. En effet, près de 80 % des personnes interrogées doivent travailler le samedi, et 11 % même le dimanche. Les journées de travail sont en moyenne de dix heures les jours ouvrables, huit heures le samedi et sept le dimanche. 38 % des par­ti­cipant·e·s ont signalé que les heures d’ouverture de leur lieu de travail avaient été prolongées, une évolution qui n’a pas abouti à la création de nouveaux emplois, mais a plutôt conduit à l’allongement des journées de travail des employé·e·s.

Dans une branche à bas salaires comme le commerce de détail, les trop longues journées de travail sont pourtant dénoncées par les personnes interrogées comme le problème nº 1 au niveau des conditions de travail (36 %). Les salaires trop bas suivent en deuxième position seulement (25 %), la pression au rendement étant la troisième critique la plus fréquente (15 %).

Le sondage a en outre montré qu’une écrasante majorité des tra­vail­leuses·eurs interrogés refusent net l’extension des heures d’ouverture des commerces : 85 % d’entre eux·elles ne sont pas d’accord de travailler plus longtemps le soir, la nuit ou le dimanche. C’est un clair désaveu des interventions parlementaires au niveau fédéral visant à démanteler par étapes, dans le commerce de détail, l’interdiction du travail de nuit et du dimanche inscrite dans la loi sur le travail.

Nous avons une première occasion d’empêcher une telle évolution désastreuse socialement et écologiquement et de manifester notre solidarité avec les ven­deuses·eurs, lors du vote prochain sur la modification de la loi sur le travail concernant les shops des stations-service. C’est important : cette Lex Lüscher conduirait évidemment à une explosion supplémentaire du nombre de ces shops pour élargir la brèche en direction de la libéralisation totale visée ! PV