Initiative cantonale «touche pas à mes dimanches!» prend tout son sens!

Ce mardi 26 novembre, le Conseil fédéral dévoilait les contours des dispositions prévues pour la mise en application de la motion aux Chambres fédérales du parlementaire tessinois Abate: le texte est un vrai projet de libéralisation généralisée des ouvertures dominicales dans les zones frontalières

Les organisations de défense des salarié·e·s et tous les opposant·e·s aux ouvertures dominicales ont ainsi jusqu’au 31 janvier 2014 seulement pour se prononcer dans le cadre de cette consultation… mais après, ce sera fini, car la modification envisagée par le Conseil fédéral, touchant pourtant les conditions de vie et de travail de dizaines de milliers de personnes, ne pourra pas être soumise à un quelconque référendum, parce qu’elle n’affecte aucune une loi, mais touche une « simple » ordonnance, l’OLT2 relative à la Loi sur le travail (LTr).

Or la question des heures d’ouverture des magasins renvoie à de réels choix de société, ce qui rend cette manœuvre antidémocratique particulièrement détestable. Le projet mis en consultation, touchant les centres commerciaux, constitue une brèche très importante dans la limitation du travail du dimanche et marque un grand pas dans la direction d’une généralisation complète de celui-ci dans la vente. Face à cette manœuvre et pour éviter de voir une généralisation des ouvertures dominicales des commerces, une parade a été trouvée à l’échelle du canton de Genève, canton frontalier par définition. 

 

Une initiative pour préserver la situation actuelle

Ainsi, depuis le 15 octobre, partis de gauche et syndicats récoltent des signatures à l’appui d’une initiative cantonale intitulée « Touche pas à mes dimanches ! ». Cette initiative permettra à la population genevoise de se prononcer sur les ouvertures des commerces les dimanches.

La loi cantonale actuelle sur les heures d’ouverture des magasins octroie une dérogation automatique pour les ouvertures les dimanches à tous les commerces au bénéfice d’une disposition dérogatoire de l’OLT2. Aujourd’hui, il n’existe aucune zone touristique reconnue à Genève. Mais si demain, parce que Genève, en tant que grande ville et canton frontalier est reconnue comme zone touristique, des centres commerciaux genevois pourront ouvrir du jour au lendemain tous les dimanches ! L’initiative préserve la situation actuelle en sortant de la clause dérogatoire cantonale la référence à l’art. 25 de l’OLT2 que le Conseil fédéral est en train de remouliner.

La récolte de signatures en faveur de ladite initiative bat son plein en ce moment et sera déposée à la fin de la période de consultation lancée par le Conseil fédéral. Nous appelons chacun·e à la signer sans tarder. 

 

Pierre Vanek

 

Les feuilles de signatures sont téléchargeables notamment sur solidarites-ge.ch