Caisse maladie publique

Caisse maladie publique : Enfin un contrôle démocratique sur nos primes

Pour une simplification dans la jungle des assurances maladies, stop à l’opacité du système et au pouvoir croissant des assureurs !

Depuis la mise en place de la LAMal en 1996, le nombre de caisses a passé de 200 à 60. La concentration est constante. Mais chaque caisse a multiplié l’offre de primes : plus de 300 000 à ce jour, 20 fois plus qu’en 1996 ! Cette complexité empêche le contrôle fédéral. Avec la caisse publique, on aura plus de transparence et de démocratie : une vingtaine d’agences cantonales ou régionales, assurant le contrôle de proximité par une gestion démocratique des acteurs concernés, alors que le système actuel donne plein pouvoir arbitraire aux assureurs.

 

Stop à la chasse aux bons risques et aux prestataires choisis par les assureurs!

La foi dans la concurrence comme seule boussole contre le prétendu diktat étatique en politique de santé est le seul argument des opposants à l’initiative. Pourtant, les faits sont têtus : depuis l’introduction de la LAMal, la concurrence entre caisses ne marche pas. Et pour cause : elle ne porte que sur la chasse aux bons risques car les prestations dans l’assurance de base sont couvertes obligatoirement et les tarifs sont les mêmes pour tous les assureurs !

Le libéralisme économique en matière de santé, selon les technocrates néolibéraux de l’OCDE euxmêmes, a juste accru les inégalités face aux soins et n’a pas prise sur la hausse des coûts. Mais les opposants veulent de fait accélérer les mesures néolibérales axées sur le marché sous l’égide des assureurs privés avec une mise en concurrence généralisée des professionnels et institutions pour réduire les coûts et le système de la liberté de choix pour les assureurs de leurs prestataires préférés.

C’est le règne de l’arbitraire total, avec le risque évident de privilégier les critères d’économie sur la qualité des prestations et de renforcer la médecine à plusieurs vitesses. La caisse publique assurera au contraire un contrat avec tous les prestataires, en conservant des mesures incitatives, mais en supprimant le fond de compensation des risques devenu inutile, soit plus de 1,5 milliard d’économie !

 

Stop à la tartufferie de l’«économicité» et aux abus des assureurs!

Depuis deux décennies, les assureurs veulent prendre la direction du système de santé sous prétexte d’économicité. Ils cherchent à imposer leurs choix en matière de traitements et visent à réduire les prestations. Avec leurs dépenses publicitaires inutiles, ils cherchent à influencer les choix des patients. En supprimant les dépenses de campagnes publicitaires des 60 caisses-­maladie actuelles, sans parler des campagnes politiques comme celle en cours (!), nous mettrons fin à un des abus manifestes des assureurs, soit plus de 600 millions au profit de vraies campagnes de prévention et d’information. Un autre abus scandaleux concerne les réserves et leur manipulation par les assureurs à des fins politiques : plus de 4,5 milliards en 2012. Les réserves ont été utilisées par les assureurs pour dissimuler et retarder l’augmentation prévue des primes avant le dernier vote sur la caisse maladie unique et sociale. Depuis 1996, plus d’1,7 milliard de primes ont été encaissés en trop jusqu’en 2012, dans différents cantons, parfois au profit d’autres cantons selon le bon vouloir des assureurs. Un plan de remboursement très partiel a dû être adopté par le parlement fédéral !

La caisse publique réduira les réserves au strict nécessaire : 1,5 milliard, et supprimera d’autres dépenses inutiles, comme celles des changements de caisses. Les frais administratifs (1,2 milliard en 2012) pourront être réduits de moitié !

 

Contre le financement le plus antisocial d’Europe

La Suisse reste le seul pays d’Europe avec des primes par tête qui fait porter sur les ménages, une charge toujours plus lourde (plus de 65 % !) alors que tous les pays de l’OCDE connaît un financement par les pouvoirs public de 75 % en moyenne, contre 17 % dans notre pays! De plus, la part des pouvoirs publics dans le financement de la santé en Suisse n’a cessé de diminuer ces dernières décennies. Avec la caisse publique, les primes pourront enfin baisser et la bataille pour un financement plus social de l’assurance maladie sera facilitée.

 

Gilles Godinat