Succès de la mobilisation nationale contre Ecopop
Samedi 1er novembre, 8000 personnes se sont rassemblées sur la Place Fédérale contre l’initiative Ecopop à l’appel du Comité pour une Suisse solidaire. Une manifestation spontanée s’en est suivie qui a réuni quelque 1000 personnes et à laquelle solidaritéS a pris part de manière active.
Face à l’argumentaire parfois douteux de certains milieux de la gauche institutionnelle et des syndicats, l’objectif de cette marche était d’aller plus loin dans la critique de ce projet raciste et néocolonial. Et ce fut un succès : sans éclipser le rassemblement officiel, le cortège a permis de regrouper différentes organisations de la gauche radicale de la Suisse romande et alémanique (Bleiberecht, milieux autonomes et proches du centre culturel bernois alternatif de la Reithalle, collectifs féministes, etc.) autour d’un discours de rupture avec le capitalisme et le néocolonialisme.
Il est significatif que la manifestation se soit détachée du rassemblement officiel au moment où Christian Levrat prenait la parole. Rappelons que le Parti socialiste a récemment adopté un papier de position controversé sur l’immigration, intitulé Tirer parti des avantages de l’immigration – en prévenir efficacement les risques. Certains arguments anti-EcoPop frisent eux aussi le patriotisme économique : l’initiative serait néfaste pour la place économique suisse. Une telle perspective empêche de comprendre les vrais enjeux liés à l’instrumentalisation politique des sentiments identitaires et du racisme : diviser, contrôler et brider les travailleurs·euses pour faire du fric, toujours plus de fric. Le véritable problème à la base d’EcoPop est la division faite entre eux et nous : eux qui seraient responsables de tous nos problèmes (écologiques, mais aussi sociaux) et nous, qui ne serions pas prêts à changer notre modèle économique et nos modes de vie qui génèrent tant de dégâts.
Sur l’aspect écologique également, il est nécessaire de répondre clairement à l’absurde vernis « vert » que se donne EcoPop. La solution à la crise écologique ne peut passer que par l’émergence et le renforcement d’un mouvement social fort, capable de remettre en cause le système capitaliste, qui porte en lui la recherche permanente du profit et passe donc par l’exploitation continue des ressources naturelles. Plus généralement, l’initiative EcoPop n’est pas seulement « inhumaine et dangereuse », comme le souligne le Comité pour une Suisse solidaire, elle est aussi profondément raciste et néocoloniale. Il est urgent d’y opposer une autre vision du monde basée sur la solidarité et l’émancipation de toutes et de tous, un combat qu’il sera nécessaire de poursuivre après le 30 novembre.
Mirjam Brunner et Giulia Willig
4 Regardez la vidéo sur le site de solidaritéS (solidarites.ch).