«Gardez la tête haute, le terrorisme ne passera pas»!

Voilà le slogan lancé par les organisateurs·trices du rassemblement qui s’est déroulé à Genève le 21 mars 2015. Ils·elles étaient nombreux à vouloir exprimer leur solidarité avec le peuple tunisien et à condamner fermement les actes terroristes qui ont frappé la capitale le 18 mars dernier, se soldant par 23 victimes dont 21 touristes.

 

L'attentat a eu lieu au musée du Bardo, cœur de la culture, de la civilisation et de l’histoire du peuple tunisien. Une cible symbolique donc. Depuis les assassinats des deux dirigeants du Front Populaire, Chokri Belaid et Mohamed Brahmi en 2013, cette attaque est la première à prendre place dans la capitale, qui plus est juste à côté de l’assemblée nationale ce qui lui donne une portée politique plus importante. En s’en prenant aux touristes, le terrorisme a touché un secteur vital de l’économie du pays, qui représente le 15 % du PIB. 

La coordination en Suisse du Front Populaire (CS.FP) a tenu à soutenir les appels à l’union et à la solidarité dans la lutte contre le terrorisme. Cette unité ne pourra se faire qu’avec les franges les plus larges de la population et de ses forces vives en rupture avec toutes les composantes politiques de la réaction et pour lesquelles le terrorisme est l’allié objectif de l’avortement du processus révolutionnaire. Refusant le recours à la seule réponse sécuritaire, l’union doit se faire autour d’une stratégie globale qui englobe les aspects politiques, sociaux, économiques et culturels, sans quoi le terrorisme pourrait isoler non seulement les forces progressistes porteuses de projets d’émancipation mais surtout le pays dans son entier. La CS.FP exige l’ouverture d’une enquête pour définir les responsabilités de la Troïka (avec à sa tête les islamistes d’Ennahdha) durant les trois dernières années de gouvernement. Il s’agit de définir les complicités, directes et indirectes tant au niveau national que régional, de ses dirigeants ainsi que les rapports tissés avec la constellation d’associations pseudo caritatives salafistes et les réseaux d’embrigadement des jeunes. La CS.FP tient à condamner toutes les tentatives de criminalisation des mouvements sociaux en cours en Tunisie au nom de «l’union sacrée nationale» qui n’est rien d’autre que l’union des possédants contre les plus démunis dans la continuité des politiques libérales qui n’ont généré que misère et pauvreté. La CS.FP exige une politique culturelle et éducative qui permette l’épanouissement de la jeunesse tunisienne victime de l’ignorance et des frustrations, terreaux fertiles de recrutement pour les réseaux terroristes. 

Enfin la CS.FP appelle les internationalistes du monde entier à faire pression sur leurs gouvernements pour l’annulation de la dette de la Tunisie afin de la soulager de cette gangrène. En collaboration avec le mouvement solidaritéS et en réponse à cet attentat, la CS.FP organise un concert de musique alternative donné par le musicien tunisien Yasser Jradi, le mardi 31 mars 2015 à 20 h.

 

Anis Mansouri