France

France : Liberté d'expression à géométrie variable?

En France, comme ailleurs, la répression des mouvements sociaux est en marche. Mercredi 1er avril, Gaétan, militant toulousain du NPA Jeunes et du syndicat Solidaires Etudiant·e·s, est condamné en appel à deux mois de prison ferme, plus quatre avec sursis. Dans le contexte des manifestations qui font suite à la mort de Rémi Fraisse en octobre dernier, Gaétan est arrêté pour avoir participé à une de ces manifestations « interdites ». En décembre, il écope de deux mois de prison avec sursis ainsi que d’une amende de 1100 euros. L’aggravation de sa peine lors du jugement en appel s’explique par le maintien d’un chef d’accusation qui avait pourtant été écarté lors du premier jugement, à savoir des violences volontaires contre un agent de police.

Le NPA et Solidaires Etudiant·e·s ont immédiatement dénoncé cette condamnation jugée illégitime et scandaleuse, évoquant une «affaire montée de toutes pièces» dans un contexte de répression de plus en plus forte du droit de manifester. D’autres mi­li­tant·e·s ont également vu leurs peines de prison ferme prononcées en décembre dernier se confirmer. La répression des mouvements sociaux de la part du gouvernement, comme par exemple lors de l’évacuation de la ZAD du barrage de Sivens et des manifestations qui ont suivi, a été renforcée depuis les évènements du 11 janvier par des dispositifs policiers toujours plus impressionnants. Ce gouvernement qui s’érigeait alors en défenseur de la liberté d’expression n’hésite désormais pas à bafouer les libertés fondamentales de manifester et de lutter.  GW