Licenciements sécuritaires à l'Aéroport

Licenciements sécuritaires à l'Aéroport : Non à l'arbitraire raciste et au secret d'Etat foireux

Les médias l’annonçaient le 8 janvier, ce sont plus d’une trentaine d’employé·e·s de l’Aéroport de Genève qui se sont vu interdits de tarmac du jour au lendemain, en fin d’année, pour cause de retrait par le Département de Pierre Maudet (DSE) de leur badge d’accès.

Privés d’emploi du jour au lendemain, sur la base de critères non communiqués et considérés comme un secret d’Etat, ces employé·e·s en majorité écrasante des frontaliers et des musulmans sont les victimes du tour de vis sécuritaire donné par le Conseiller d’Etat PLR au motif d’un risque accru de «terrorisme».

Le problème posé est double : on viole la présomption d’innocence, le droit du travail et le droit de recours des salarié·e·s concernés… C’est inacceptable et si on l’acceptait aujourd’hui au motif honteux et raciste que les personnes concernées sont des frontaliers ou des musulmans ou portent la barbe ou portent des noms arabes… il n’y aurait aucune raison de ne pas accepter le même arbitraire demain envers tous les salarié·e·s, de l’Aéroport d’abord… et de quels autres établissements ou entreprises ensuite ?

C’est inacceptable ensuite du point de vue du droit des citoyen·ne·s et des habitant·e·s de Genève de savoir quels sont les mesures de sécurité qu’on prend en leur nom et les dispositifs qu’on met en place pour les « protéger ». Ces mesures et ces dispositifs peuvent et doivent faire l’objet d’un contrôle démocratique : la sécurité basée sur l’absence de contrôle démocratique, sur l’opacité et l’arbitraire et sur la confiance littéralement «aveugle» dans l’autorité est en effet un leurre…

En matière informatique, la sécurité est meilleure quand les codes sources et les programmes sont transparents et font l’objet d’un regard critique extérieur. La sécurité basée sur le secret d’Etat est non seulement anti-démocratique, mais sans aucun doute moins bonne que des mesures de sécurité transparentes discutées, critiquées, acceptées… Nous y reviendrons !

PV