No War

No War : Les guerres s'intensifient au Moyen-Orient et la Suisse en profite

Les guerres indirectes s’amplifient au Moyen Orient, qui impliquent plusieurs puissances régionales et internationales. Outre les nombreux foyers de conflit en Syrie et la guerre contre l’Etat islamique en Syrie et en Irak, une nouvelle guerre fait rage au Yémen. Or, de 2006 à septembre 2015, la Suisse a exporté du matériel militaire pour un total de près de 2 milliards de francs vers l’Arabie Saoudite.

De janvier à septembre 2015, la Suisse a exporté pour 5,5 millions de francs de matériel de guerre vers l’Arabie Saoudite. Mais à cela s’ajoutent des exportations de «biens militaires spéciaux» à hauteur de 551 452 221 francs vers cette même monarchie réactionnaire. Ces exportations ont eu lieu nonobstant le moratoire annoncé par le Secrétariat à l’économie (Seco) pour les exportations vers ce pays.

La fourniture de munitions qui a eu lieu à la fin novembre est exemplaire du laxisme avec lequel est appliqué ce moratoire sur les exportations. Un avion militaire saoudien a en effet pu se poser sans problème à l’Aéroport de Kloten pour charger des caisses de munitions.

Une livraison qui n'apparaît pas dans les statistiques à l'exportation, a reconnu le porte-parole du Seco, cité dans le 24 Heures du 5 janvier, car il s'agissait de « réparations qui entraient dans le cadre de la garantie du fabricant » a justifié Fabian Maienfisch, expliquant par ailleurs que: «L'industrie suisse a dû honorer ses contrats si elle ne voulait pas payer de pénalités» et que : «La Suisse ne serait plus considérée comme un partenaire fiable, ce qui aurait provoqué des dommages considérables à sa réputation tant pour l'industrie que pour le pays.»

Un véhicule blindé suisse Mowag

L’été passé déjà, on avait appris que des blindés Mowag suisses étaient déployés à la frontière avec le Yémen, prêts à intervenir. Les mêmes blindés helvétiques avaient servi au régime saoudien pour mater dans le sang le soulèvement populaire de l’opposition démocratique au Bahrein en 2011.

Il est grand temps que la Suisse cesse d’alimenter les guerres et les régimes antidémocratiques qui les attisent au Moyen-Orient par ses exportations d’armes. De même, il faut arrêter la collaboration de l’industrie suisse avec les fabricants de matériel militaire israéliens (drones Elbit notamment).

Tobia Schnebli