UDC

UDC : Union des Criminels?

Dans son édition du 11 février dernier, l’hebdo indépendant de gauche alémanique la Wochenzeitung, fait sa une et consacre deux pages, qui valent le détour, pour ceux·celles d’entre nos lecteurs·trices qui lisent l’allemand, à l’UDC et à une réplique originale à la campagne xénophobe de ce parti sur les «criminels étrangers». (voir woz.ch)

A l’enseigne de la parole d’évangile «Que celui qui n’a jamais pêché jette la première pierre » la WOZ procède à un recensement de fort nombreux membres en vue et élus à tous les échelons du parti d’extrême droite en question qui ont eu maille à partir avec la justice, en estimant que ledit parti est mal placé pour tirer à vue sur les criminels «étrangers».

L’UDC, écrit la WOZ, parle incessamment de «criminalité étrangère», mais s’y connaît en fait bien en criminalité indigène, d’origine intérieure… à son propre parti. Le journal affirme que pour ce qui est de «faire le ménage» et d’écarter les criminels, l’UDC-SVP, rebaptisé par la WOZ «Schweizerische Verbrecher Partei», soit «Parti criminel suisse», aurait fort à faire dans ses propres rangs. A l’appui de cette thèse, elle présente deux douzaines de cas.

Violences diverses, vol, fraude fiscale, détournement de fonds, tentative d’assassinat, discrimination raciale, encouragement à la prostitution, usurpation de titres, violation de la loi sur le travail, conduite en état d’ivresse…: quelques échantillons du catalogue des infractions évoquées dans les deux pages de la WOZ qui balaie un spectre impressionnant de délits ou de crimes commis par ces politiciens «nationaux» adhérents du parti blochérien dans différents cantons.

Le procédé est détestable dira-t-on: il y a des «moutons noirs» dans les meilleures familles et on ne peut pas tirer de quelques (dizaines de) cas particuliers, des généralités jetant l’opprobre sur toute une catégorie de gens, soit, en l’occurrence, les membres ou les élu·e·s de l’UDC. On pourrait d’ailleurs sans doute se livrer au même exercice et trouver, en cherchant, quelques dizaines de criminel·le·s dans les rangs de n’importe lequel des partis gouvernementaux, pour ne parler que de ceux-là.

C’est vrai, la méthode est sans doute douteuse, la publication de la WOZ relève de la provocation… CQFD! C’est une partie du propos: le renvoi à l’expéditeur des méthodes constantes de l’UDC, l’arroseur – qui l’a bien cherché – est arrosé à son tour.

Pierre Vanek