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National : Accélérer l'accueil des réfugiés, pas les procédures de renvoi!

Le 5 juin 2016, le peuple suisse se prononcera pour la onzième fois sur une révision de la Loi sur l’asile (LAsi). Madame Sommaruga, Conseillère fédérale socialiste responsable du dossier, prétend proposer une loi «efficace, rapide et équitable». Il n’en est rien, et l’accélération promise des procédures est à bien des égards un leurre. A contrecourant de cette dérive xénophobe, une pétition demandant l’accueil de 50 000 réfugié·e·s en Suisse pour 2016 a déjà récolté presque 5000 signatures.

Alors que les choix de l’UE en matière d’asile prennent jour après jour les traits toujours plus clairs d’une politique de refoulement et d’exclusion face aux centaines de milliers de réfugié·e·s qui se pressent à ses portes, de son côté, la Suisse s’apprête à durcir une nouvelle fois sa politique d’accueil, s’il est encore possible de la nommer ainsi.

En effet, si elle est approuvée par le peuple, la XIe réforme de la LAsi va introduire des dégradations en cascades pour les réfugié·e·s qui souhaitent obtenir un permis de séjour. Suppression définitive des demandes d’asile dans les ambassades, resserrement des délais de procédure, enfermement dans des centres disciplinaires de ceux que les autorités jugeront arbitrairement comme des «récalcitrants», simulacre d’aide juridique par un service de «conseil» visant à décourager de maintenir sa demande et une «représentation juridique» sur laquelle le requérant n’a aucune liberté de choix, voici quelques avant goûts nauséabonds de ce que prévoit la réforme.

Les défenseurs du droit d’asile ne doivent pas se laisser berner par le fait que l’UDC soit à l’initiative du référendum. Nous ne voterons pas pour ou contre ce parti xénophobe ; nous voterons contre une détérioration supplémentaire du droit d’asile, ou plutôt ce qu’il en reste (cf. p. 3).

 

Oser marcher à contresens

Résolu·e·s de ne pas se laisser enfermer dans le rôle d’éternel·le·s opposant·e·s, plusieurs personnalités figurent parmi les premiers signataires d’un appel «Pour que la Suisse accueille rapidement 50 000 réfugié·e·s», qui a déjà réuni plus de 5000 signatures en seulement deux semaines. La pétition demande également que les collectivités locales se déclarent «villes/cantons refuge».

Par le passé, la Suisse a déjà réalisé un tel effort de solidarité à l’égard des réfugié·e·s. C’était en 1999, durant la guerre des Balkans. Dans le cadre d’une crise migratoire plus conséquente par bien des aspects, réitérer une telle mesure d’humanité apparaît comme le strict minimum syndical. Mais les autorités fédérales ne voient pas les choses du même œil. Il est dès lors important que la société civile se mobilise, en commençant par signer cet appel.

Pierre Conscience

 

A signer sur change.org