Arrestation de migrants

Arrestation de migrants : Lâcheté et brutalité du Conseil d'État

Le dimanche 28 août, deux migrants menacés de renvois étaient arrêtés par des policiers en civil, en marge d’une course caritative de soutien aux réfugié·e·s. A la suite de cette arrestation sournoise, notre camarade et conseiller communal Claude Calame a rédigé une lettre ouverte au Conseil d’Etat vaudois, dont nous retranscrivons ici quelques lignes.

Monsieur le Président du Conseil d’Etat,

Mesdames les Conseillères et Messieurs les Conseillers d’Etat,

Au lendemain de la course de soutien en faveur des réfugiés menacés de renvoi sur le stade de l’UNIL à Dorigny ce dimanche 28 août, nous apprenions que deux des résidents abrités dans le refuge de la Paroisse du Sacré Cœur qui avaient pris part à la manifestation avaient été arrêtés par des policiers en civil dans le métro M1. […]

Vous pouvez vous imaginer combien ce coup de filet sournois a révolté et affecté celui qui venait de participer à cette course de soutien, par un nombre de tours de piste d’ailleurs inversement proportionnel à son grand âge. Même si l’arrestation de personnes en situation irrégulière est sans doute légale en tout temps, en tout lieu et en toute circonstance, la procédure est en l’occurrence aussi lâche que méprisable. En effet, vous avez profité d’une apparition annoncée des résidents au refuge dans l’espace public pour les arrêter sans être confrontés à l’institution et au collectif qui les abritent. Une fois encore, vous traitez comme des criminels des personnes qui, pour seul crime, ont tenté d’échapper à des situations de guerre, de répression et de précarité extrêmes.

Vous n’ignorez pas qu’en accueillant généreusement dans ce canton le siège «social» de quelques-unes de plus grandes multinationales de l’extractivisme et du trading, vous faites des citoyen·ne·s vaudois les complices indirects des déséquilibres sociaux, des destructions environnementales et des situations de répression dont les personnes que vous entendez expulser sont victimes.

Par ailleurs, votre acharnement policier à l’égard des plus démunis, alors que les plus riches étrangers bénéficient dans ce canton de très généreux forfaits fiscaux, ne fait qu’entretenir auprès de l’opinion publique l’amalgame facile et stigmatisant entre individus en situation d’extrême précarité et criminalité.

A cet égard, je me permets de formuler l’espoir que vous vous distancierez de mesures répressives aussi arbitraires qu’inhumaines.

Claude Calame