Plus de 3000 personnes dans la rue pour défendre le droit d'asile

Samedi 1er octobre, plus de 3000 personnes ont manifesté dans les rues de Lausanne, à l’occasion de la manifestation nationale pour la défense du droit d’asile.

Venu·e·s de toute la Suisse  et nullement découragé·e·s par une pluie battante, les manifestant·e·s ont dénoncé la politique d’asile de la Suisse et exigé un arrêt des « renvois Dublin ». solidaritéS a répondu à l’appel. Nous étions quelques 70 militant·e·s derrière une banderole dénonçant: «forfaits fiscaux pour les riches, expulsions pour les pauvres: stop aux lois racistes. »

Au son des «Stop aux renvois, plutôt être hors-la-loi», «Sommaruga, ta chasse à l’homme, on n’en veut pas» ou encore «Un vol spécial pour le Conseil fédéral», les personnes présentes ont défendu une vraie politique d’accueil à l’égard des migrant·e·s qui arrivent en Europe, fuyant la guerre, la misère et les persécutions. Elles invitaient les citoyen·ne·s solidaires à tout faire pour éviter le renvoi de migrant·e·s, quitte à user de la désobéissance civile. La journée s’est achevée de manière festive sur la place de la Riponne, avec trois concerts et un village des associations, où les organisations actives dans la défense du droit d’asile ont pu présenter leur travail.


François Graf – Strates

Des propositions concrètes

L’appel à manifester, lancé par Solidarité sans frontières (SOSF) et le Collectif R, était soutenu par 65 organisations de la société civile, partis politiques et syndicats. Face aux durcissements de la politique d’asile suisse et à la criminalisation de la solidarité, les solutions proposées par les signataires sont concrètes et réalistes: arrêt des « renvois Dublin » (accords visant à renvoyer tout·e migrant·e vers son premier pays de transit en Europe) ; contingent d’au moins 50 000 réfugié·e·s par années, à l’image de l’effort d’accueil réalisé dans les années 1990, dans le cadre de la crise des Balkans ; facilitation de l’accès à un permis de séjour pour les personnes sans-papiers et mise en place de voies légales et sûres vers la Suisse pour les personnes en fuite. Enfin, alors que la situation en Turquie s’aggrave de jour en jour, est demandé un arrêt immédiat de toute négociation en vue d’un accord de réadmission entre la Suisse et ce pays. solidaritéS s’associe pleinement à toutes ces revendications.

Si cette mobilisation fut une réussite, il faudra, dans les mois à venir, veiller à ce que des suites s’organisent pour mettre sur pieds une vraie coordination au niveau national, qui jusqu’à ce jour peine à voir le jour sur le thème de la défense du droit d’asile. Le lendemain de la manifestation, une rencontre avait lieu entre plusieurs groupes de toutes la Suisse. Ont notamment été évoqués un projet de journée nationale d’action contre les mises en détention administrative, ainsi qu’un projet d’activités de soutiens envers les réfugié·e·s bloqués à Côme, à la frontière italo-suisse. SOSF devra jouer un rôle central dans cette coordination interrégionale. solidaritéS reste disponible et prêt à participer aux activités futures.

Pierre Conscience