Equitas

Equitas : Un projet inéquitable pour de très nombreux employés de la Ville de Lausanne

Quelque 2000 employé·e·s de la Ville de Lausanne (sur environ 4800) ont manifesté le 17 novembre dernier contre la réforme de la grille salariale, dite Equitas. Cette mobilisation, d’une ampleur historique à l’échelle de la fonction publique lausannoise, manifeste le large mécontentement des salarié·e·s face à un projet qui se traduira par une péjoration des conditions salariales pour une partie importante d’entre elles et eux.

Début 2016, la Municipalité de Lausanne vantait le projet Equitas, comme permettant la revalorisation de quelques fonctions majoritairement occupées par des femmes. Si ces revalorisations sont bel et bien contenues dans le projet, des centaines d’employé·e·s ont découvert en revanche, lorsqu’ils·elles ont reçu leur nouvelle projection salariale durant les mois d’octobre et novembre, que ces améliorations ponctuelles seront financées par des coupes dans leur propre progression salariale. La ligne de la Municipalité est donc claire: il s’agit, selon le dicton, de déshabiller Pierre pour habiller Paul, et au final de réaliser de substantielles économies sur la masse salariale, au moment où les finances de la Ville sont mises en difficulté par les baisses de recettes prévues par la Troisième réforme de l’imposition des entreprises (RIE 3).

Ainsi, selon un communiqué du Syndicat des services publics (SSP), le salaire annuel maximum pouvant être atteint par un·e ouvrier·ère d’usine serait inférieur de 19 000 francs environ par rapport à aujourdhui, soit près de 1500 francs de moins par mois! Les assistant·e·s administratives seraient logées à la même enseigne (salaire annuel maximum réduit de quelque 18 000 francs), tout comme les comptables (–14 000 francs), pour ne prendre que ces exemples. De surcroît, dès 2019, environ 70 % des employé·e·s qui travaillent aujourd’hui à la Ville seraient bloqués dans leur progression salariale. Enfin, une partie des nouveaux·elles engagés le seraient à de moins bonnes conditions qu’aujourd’hui: les salaires à l’embauche de plusieurs fonctions sont en effet revus à la baisse. Au Conseil communal, le groupe Ensemble à gauche (POP et solidaritéS) est intervenu pour dénoncer cette attaque inacceptable contre les conditions de travail et pour affirmer sa solidarité avec les employé·e·s.

Face à la mobilisation, la Municipalité a accepté d’ouvrir de nouvelles négociations autour d’Equitas. A l’heure où nous mettons sous presse, les engagements pris par les autorités communales en faveur d’une revalorisation des fonctions perdantes du projet sont clairement insuffisants et une nouvelle journée de mobilisation est à prévoir le 1er décembre.

Hadrien Buclin