Qui sème la misère récolte la colère!

Le 26 novembre dernier, 1500 personnes se sont réunies à La Chaux-de-Fonds pour dénoncer les 100 millions de coupes supplémentaires prévues par le Conseil d’Etat dans un plan d’austérité néfaste et mortifère.

Les enseignant·e·s  ont ouvert le bal, par une grève contre des mesures précarisant directement et durement leur fonction. Mais c’est bien l’ensemble de la population neuchâteloise qui sera touchée de plein fouet par ces coupes: versement des assurances sociales, accès pour toutes et tous à la culture, soutien aux transports collectifs, défense des services publics, tout ceci sera mis à mal par une coupe aussi considérable. A cela s’ajoutera évidemment un report de charges sur les communes, qui devront à leur tour réduire leurs prestations et leurs services.

A la clé de cette cure d’austérité: réduction de salaires, augmentation du temps de travail, licenciements, amaigrissement des divers subsides et subventions, revente de biens publics et… privatisations. Dans ce sinistre scénario, ce sont les personnes les plus fragiles qui paient le plus lourd tribut. C’est inacceptable et c’est pourquoi solidaritéS a immédiatement mobilisé un comité de crise, composé des partis de gauche, des syndicats et des associations, pour co-organiser la lutte contre ce régime d’austérité.

Ce n’est pas toujours aux mêmes de se serrer la ceinture!

Dans un canton subissant depuis plus de vingt ans un « frein à l’endettement », cette situation sonne comme un aveu d’échec patent des politiques menées dans ce canton par des gouvernements à majorité libérale, tantôt PLR, tantôt PSN. La RIE 3 à la sauce neuchâteloise n’a pas pris, les exonérations fiscales sont répétées pour les entreprises, le taux d’imposition reste ridicule pour les grosses fortunes et exorbitant pour les salarié·e·s ; voilà les solutions préconisées par un Conseil d’Etat. Inutile de dire qu’en plus de la mobilisation sociale, ce gouvernement mérite une sanction en règle dans les urnes, à l’occasion des prochaines élections cantonales.

En défilant sur le Pod, les manifestant·e·s voulaient faire entendre leur mécontentement, un ras-le-bol furieux qui élargit le fossé d’un malaise social dont les victimes sont multiples. Pourtant, des contre-mesures efficaces existent. A commencer par un impôt de solidarité payé par les plus riches de ce canton (2900 millionnaires) qui profitent de ses bienfaits sans participer à l’effort commun pour que chacun·e puisse y vivre dignement. Les politiques libérales n’ont fait que les servir depuis vingt ans, il est temps, puisque leur politique nous menace toutes et tous, à ce «qu’ils tirent [eux aussi] à la même corde».

Camille Jean Pellaux