Les fossoyeurs des finances neuchâteloises s'invitent dans la campagne électorale

Les boîtes aux lettres neuchâteloises ont vu tomber un petit libellé de la chambre du commerce et de l’industrie concernant les impôts particulièrement élevés du canton avec la proposition, évidemment, de baisser les impôts des plus riches pour les attirer dans le canton.

Le tableau comparatif de la première page, qui ne cite aucune source, indique que les contribuables neuchâtelois, quel que soit leur revenu, payent 30 à 35 % d’impôt de plus que la moyenne suisse. Le 31 octobre 2016, la RTS publiait un document «impôt de la classe moyenne, les deux visages de la Suisse» présentant un tout autre tableau issu du simulateur fiscal de la Confédération. Pour un revenu de 50 000.–, l’écart d’impôts neuchâtelois par rapport à la moyenne suisse est de 114 % (!), alors que pour un revenu de 500 000.– il n’est plus que de 13 %. Si enfer fiscal neuchâtelois il y a, c’est bien pour les bas revenus et non les fortunés.

Le libellé patronal se garde bien de mentionner que la chambre du commerce et de l’industrie a été le fer de lance des baisses d’impôts sur le bénéfice des entreprises, sur les holdings et sur les dividendes perçus par les actionnaires. C’est cette politique en faveur des plus fortunés qui met aujourd’hui le canton dans les chiffres rouges. Plutôt que suggérer de couper dans les dépenses de santé et de prévoyance sociale, la chambre patronale ferait mieux de faire son autocritique et reconnaître qu’il faut remonter ces impôts.

On s’amusera de voir que les patrons donnent des conseils de vote en faveur de celles et ceux qui sont «motivés à baisser la fiscalité pour tous les Neuchâtelois».Et, surprise, le lien sur leur site liste un ensemble de candidat·e·s du PLR, UDC, PDC et Verts Libéraux, tous membres des partis qui en décembre ont décidé de baisser les impôts pour les seuls contribuables qui ont des revenus supérieurs à 60 000.–, mais pas pour celles et ceux dont l’écart par rapport à la médiane suisse est le plus important. Pas question de baisser l’impôt pour tous les Neuchâtelois, à part sur les feuilles de propagande. Au libellé qui nous dit «A lire avant d’élire» nous répondons «réfléchir avant d’élire». HVu