Trafic lourd transalpin

Trafic lourd transalpin : Néfaste pour l'homme et l'environnement

A Uri par exemple, l’impact des poussières fines est dévastateur: les conditions de vie des enfants sont celles d’un foyer fumeur avec les problèmes respiratoires en découlant. Or le trafic lourd transalpin en est en grande part responsable.


Nicole M.

Dans son récent rapport sur l’impact environnemental du trafic de marchandises en transit par les Alpes, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) documente une charge pour l’homme et l’environnement bien trop élevée.

Le «facteur Alpes» multiplie les dégâts

En raison de la topographie et des conditions atmosphériques particulières, l’air des vallées alpines reste plus longtemps chargé de polluants que celui des plaines. L’OFEV explique dans son rapport que l’impact des oxydes d’azote dans une vallée alpine est trois fois plus fort qu’en plaine. Ce qui signifie qu’un poids lourd circulant dans une vallée alpine accable autant l’homme et l’environnement que trois camions à Bâle! Cet effet, dit «facteur Alpes» est aussi valable pour le bruit.

La valeur limite pour la moyenne annuelle d’oxydes d’azote est dépassée dans toutes les stations de mesures de la Confédération le long de l’axe de transit A2. Les immissions de suies elles aussi dépassent amplement la valeur de tolérance. L’OFEV écrit indique que: «La signification du trafic des poids lourds tient au fait que celui-ci est responsable de 33 % des émissions d’oxydes d’azote sur les axes de transit alpins.» Or il a été reconnu en février qu’une part importante des camions en transit circulaient avec des systèmes de gaz d’échappement manipulés, ce pourcentage doit donc sans doute être corrigé vers le haut.

Les oxydes d’azote, principalement les dioxydes d’azote (NO2), sont responsables de problèmes respiratoires et portent atteinte au système écologique (surfertilisation) et aux plantes. En outre, ce sont des pollueurs précurseurs de la formation d’ozone troposphérique. Il faut noter que le dimanche, les charges de NO2 à Erstfeld UR par exemple, sont nettement inférieures qu’en semaine, du fait de l’interdiction dominicale de circulation des camions.

Les habitant·e·s trinquent en respirant

Par ailleurs, si des développements techniques ont rendu les camions un peu plus propres, aucun progrès significatif n’a été fait quant aux émissions de CO2 nuisibles au climat. Or le réchauffement climatique a, on le sait, un impact plus néfaste dans les Alpes qu’en plaine.

L’OFEV a examiné plus en détail les impacts de la pollution de l’air dans la vallée uranaise de la Reuss. Ainsi, le long de l’autoroute A2, les valeurs de dioxydes d’azote et de particules de suie sont bien trop élevées. Il faut s’éloigner de 200 mètres pour que la charge de polluants commence à diminuer. Plus de 10 % des habitant·e·s riverains proches de l’autoroute souffrent d’asthme ou de bronchites.

Des études ont révélé en outre que les enfants soumis à de hautes concentrations de particules fines ont un risque plus élevé de souffrir de maladies respiratoires. Ce risque est comparable à celui d’enfants vivant dans un foyer de fumeur écrit l’OFEV dans son rapport. De plus, l’extrême pollution sonore augmente la pression sanguine et les fréquences cardiaques. Une réduction massive du nombre de camions traversant les Alpes, s’impose pour la santé de la population et de l’environnement le long des axes de transit! PV

Source: alpeninitiative.ch site de l’initiative des Alpes – Etude OFEV originale en allemand sur www.bafu.admin.ch