Westinghouse en faillite

Westinghouse en faillite : Symtôme d'un nucléaire en déroute

Le fabricant US de réacteurs nucléaires Westinghouse, filiale aujourd’hui du conglomérat Toshiba, a demandé fin mars sa mise sous protection de la loi sur les faillites. Basée à Pittsburgh depuis 1886, la firme est le leader mondial de l’industrie nucléaire.

Plus de 50 % des centrales dans le monde sont équipées de sa technologie de réacteurs à eau pressurisée: elle équipe par exmple aujourd’hui la quasi-totalité du parc nucléaire français. 54 des 58 réacteurs d’EDF ont été construits par le français Areva-Framatome… sous licence Westinghouse concédée en 1974, En Suisse, Beznau 1 et 2 sont équipées de réacteurs de la firme.

Le ralentissement des projets de nouvelles centrales après la catastrophe de Tchernobyl devient une véritable «gel nucléaire» en 2011 après Fukushima. Et malgré un nouveau modèle réacteur prétendu plus sûr l’AP-1000. Westinghouse subit de plein fouet le report de nombreux projets nucléaires aux USA et partout ailleurs. Westinghouse a ainsi accumulé un dette de 10 milliards de dollars et sa faillite devrait contraindre Toshiba à annoncer une perte équivalente à 8,4 milliards d’euros en 2017.

La chute de Westinghouse rappelle celle du français Areva, sauvé de la faillite en 2016, après annonce d’une perte de 5 milliards, ceci grâce aux pouvoirs publics français: par recapitalisation à hauteur de 4 milliards d’euros par l’Etat, entrée au capital à 10 % des japonais JNFL et MHI, mariage forcé de la branche réacteurs Areva avec EDF… Les mêmes causes ont produit pour Areva les mêmes effets qu’à Westinghouse. Avec en sus la débâcle des projets d’EPR en Finlande (construit par Areva) et de Flamanville en France (EDF) qui coûteront le triple – plus de 10 milliards d’euros – de ce qui était prévu. Avec plus récemment, l’affaire des falsifications à l’usine Areva au Creusot, qui truquait les dossiers de gros composants de forge nucléaire (couvercles et fonds de générateurs de vapeur notamment) ne répondant pas aux exigences de sûreté en matière de résistance métallurgique. PV