Explosion d'actes islamophobes

Plusieurs pays occidentaux ont connu une explosion d’actes islamophobes ces derniers mois, y compris des meurtres et des formes de terrorismes.

Les attaques les plus choquantes ont été perpétrées par des individus au volant de voitures-béliers ciblant des lieux de culte musulmans et des fidèles. A la mi-juin, une camionnette a foncé sur des passant·e·s à la sortie d’une mosquée au Nord de Londres, tuant un individu et en blessant au moins dix. L’auteur de l’acte terroriste avait hurlé avant de faucher les passants qu’il voulait «tuer tous les musulmans». En France, le 30 juin, un homme à bord d’un 4×4 a tenté de foncer sur la mosquée de Créteil, mais grâce à des barrières de protection, il n’a pas pu atteindre son but, évitant le pire.

Aux Etats-Unis, à la mi-juin, Nabra Hassanen, une musulmane de 17 ans, a été assassiné à coups de barre de fer par un homme de 22 ans alors qu’elle sortait de la mosquée All Dulles Area Muslim Society pour rentrer chez elle. Un mois auparavant, deux hommes dans la ville de Portland avaient été poignardés à mort par un homme dans un train, après avoir voulu défendre deux jeunes filles musulmanes qui se faisaient harceler. Ce genre de crimes et actes violents n’a cessé d’augmenter depuis l’arrivée au pouvoir du président Donald Trump, dont les discours haineux et les politiques discriminatoires légitiment ce type d’actes.

Islamophobie niée!

Les autorités étatiques nient parfois le caractère islamophobe de ces attaques. Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur français, a par exemple indiqué que les «motivations exactes» de l’auteur de l’attaque contre la mosquée de Créteil devraient être déterminées par l’enquête, tandis que la police a déclaré que l’auteur du crime souffre de troubles psychologiques, alors que l’homme a fait «référence aux attentats» qui ont touché la France. Le Collectif contre l’islamophobie en France a d’ailleurs regretté «l’euphémisation de ces agissements terroristes». «La qualification d’attentat ou de tentative d’attentat terroriste échoit-elle uniquement aux groupes violents se prétendant de référence islamique?», interroge le CCIF.

De manière similaire en Angleterre, récemment, lors d’une attaque à l’acide contre deux personnes de confession musulmane, la police a déclaré qu’il n’y avait pas de motivation raciste, même si, sur les réseaux sociaux, l’agresseur affichait publiquement ses sympathies pour des mouvements d’extrême droite et pronazis.

Même si les autorités nient le caractère islamophobe de ces attaques, cela ne suffit pas à faire oublier le climat de plus en plus hostile aux populations musulmanes. En Angleterre, le nombre d’attaques islamophobes a en effet été multiplié par cinq au lendemain de l’attentat suicide à l’Arena de Manchester le 22 mai.

Aux Etats Unis, selon un rapport de 2017, entre 2014 et 2016 les incidents antimusulmans ont grimpé de 65% et les crimes racistes ciblant des musulman·e·s de 584%.

Les médias dominants contribuent souvent à la diabolisation des musulmans. Une étude aux Etats-Unis a montré que «lorsque l’agresseur est musulman, vous pouvez vous attendre à ce que cette attaque reçoive environ quatre fois et demi plus de couverture médiatique que si l’auteur n’était pas musulman».

Ni Racisme ni Fondamentalisme religieux!

Ces nouvelles explosions d’actes islamophobes ne se limitent pas à une simple réaction aux attentats terroristes de Daesh comme les médias dominants et les gouvernements l’affirment, mais sont surtout le résultat de propagandes et de politiques sécuritaires et islamophobes de ces gouvernements. Les populations musulmanes ont été diabolisées et présentées comme une menace pour les pays occidentaux, taxées de mettre en danger «notre mode de vie occidental» et nos «libertés». N’oublions pas que Daesh et consorts se nourrissent également en partie des politiques racistes et impérialistes des gouvernements occidentaux.

Luttons à la fois contre toutes les formes de racisme et de fondamentalisme religieux. Luttons pour une alternative socialiste et inclusive pour et par tou·te·s sans discriminations aucune.

Joseph Daher