La Ville est à nous!

A l’appel des habitant·e·s de la maison de Malagnou qui se battent pour préserver leur bail et de 35 autres associations, partis ou mouvements, plus de 1000 manifestant·e·s se sont réunis le 1er juillet pour défiler. Une manifestation qui a fait valoir les revendications pour un droit à la ville et au logement et pour la défense des espaces culturels ou politiques libres. Une protestation collective qui augure de belles et nécessaires mobilisations à venir! Nous reproduisons ici des extraits du discours de notre camarade et vice-président de l’ASLOCA, Pablo Cruchon.


Demir Sönmez

Si aujourd’hui, nous sommes si nombreuses et nombreux à répondre à l’appel des habitant·e·s de Malagnou, c’est bien entendu pour leur apporter notre soutien tant dans leur lutte pour la conservation de leur lieu que dans la construction de leur projet alternatif. Cependant, le fait qu’autant de groupements avec tant de revendications distinctes s’unissent, montre que l’histoire de Malagnou est particulière car elle se situe au carrefour de l’échec des politiques gouvernementales.

Tout d’abord, l’expérience de Malagnou est emblématique de la crise du logement que nous connaissons depuis des décennies. Une crise, où plutôt une pénurie organisée avec le soutien du gouvernement, qui jette à la rue ou repousse à la périphérie les plus précaires, jeunes, ainé·e·s, chômeurs·euses, travailleurs·euses, etc.

La défense de la maison de Malagnou est donc avant tout la défense de logements abordables dans une ville hors de prix.

Mais c’est également l’échec de la politique d’accueil des personnes en exil que Malagnou révèle. Ce gouvernement n’a rien entrepris pour offrir des conditions dignes de logement pour ces personnes qui ont besoin de notre aide. Au lieu de les accueillir, Poggia et Maudet les ont enfermées sous-terre et expulsées par milliers. Les gens de Malagnou se sont mobilisés et ont offert leur espace, leurs compétences pour soutenir ces personnes en exil. Et maintenant le gouvernement prend prétexte de la création de logement pour migrant·e·s pour mettre fin à l’expérience de Malagnou. Une manière honteuse de cacher leur bilan inhumain.

Finalement, la pression qui s’exerce contre Malagnou est aussi issue d’une politique volontaire de notre gouvernement de criminaliser les mouvements sociaux et les expériences politiques, sociales et culturelles qui ne servent pas les profits de quelques-uns. Cette politique débutée par la fermeture des squats et des espaces autogérés, s’est intensifiée avec l’arrivée au pouvoir du duo Jornot-Maudet. Répression des manifestations, criminalisation des formes de vie alternatives, expulsions et fermetures de lieux participent d’un nettoyage social ayant pour but d’offrir des parts toujours plus importantes de notre canton et de nos vies à l’appétit des promoteurs, des financiers, bref des capitalistes.

Ainsi, si nous sommes toutes et tous ici, c’est pour soutenir Malagnou contre les politiques gouvernementales qui détruisent petit à petit ce canton. Nous devrons lutter avec tous les moyens à disposition pour faire échouer ce gouvernement, que ce soit dans la rue, sur les lieux de travail ou dans les urnes! Ensemble nous sommes forts et Malagnou restera!

Pablo Cruchon