La Ville est à qui? - La Ville est à nous!

La Ville est à nous!

Le 7 octobre dernier, à l’appel d’un large front social, 3000 personnes ont repris possession de la ville l’espace de quelques heures. Face à sa confiscation par une petite minorité de privilégié·e·s, ce mouvement populaire a revendiqué le droit à la ville pour toutes et tous et a rappelé les outils à disposition pour résister: l’expropriation et l’occupation.

Une mobilisation populaire

La manifestation du 7 octobre dernier, pour laquelle solidaritéS s’est largement investi, a été un franc succès. Tout d’abord un succès populaire puisque près de 3000 personnes, issues d’horizons, de groupes et d’âges très variés ont foulé les pavés ensemble pour protester contre l’embourgeoisement de la ville. Un embourgeoisement qui prive la majorité de la population d’accès à la ville par des loyers prohibitifs, des loisirs inaccessibles et une logique d’aseptisation de l’espace public. Le message de cette manifestation a été clair: la ville est à tout le monde et pas à une classe de privilégiés.

Un succès politique

Plus qu’une simple mobilisation populaire, ce moment a également été une réussite sur le plan politique. Grâce à un travail unitaire de plusieurs mois, des revendications partagées par toutes et tous ont pu être formulées et annoncent des mobilisations à venir autrement plus offensives. En affirmant collectivement que la crise du logement ne pourra se régler que si les classes populaires s’organisent et contestent la possession de la ville aux promoteurs et autres milieux bourgeois, le comité unitaire a permis l’émergence d’un accord sur les outils pour réaliser cette lutte.

Exproprions et occupons!

Pour permettre l’émergence d’une autre façon de construire et de vivre la ville, notamment en reléguant les logiques commerciales aux oubliettes, des outils de réappropriation sont nécessaires. Afin de permettre l’accès à nos villes au plus grand nombre, il faut pouvoir décider collectivement de l’affectation des espaces, des logements, des rues, etc. Pour cela, il faut reprendre le contrôle sur le foncier en lançant une vaste politique d’appropriation de terrains par l’Etat. Celui-ci doit activement soustraire aux logiques spéculatives la propriété foncière afin de la soumettre à de véritables choix politiques, quitte à exproprier quand cela est nécessaire.

A nous de jouer!

Mais l’action de l’Etat ne sera pas suffisante et ne peut, pour l’instant et à elle seule, assurer l’émergence de lieux collectivement gérés. Pour cela, les habitant·e·s de Genève doivent se mettre en mouvement et revendiquer eux-mêmes d’avantage de lieux à leurs dispositions pour se loger, pour se divertir, pour se réunir. Ce mouvement ne pourra pas passer par de simples demandes adressées à l’Etat, mais devra être le fait des habitant·e·s eux-mêmes réactualisant le principe des occupations. Avec ce large front social réuni pour rappeler que l’expropriation et l’occupation sont nos armes, nos luttes à venir devront être à la hauteur de ces exigences. La ville est à nous: prenons-là! PaC