Immigration/Racisme
Immigration/Racisme : Rengaines islamophobes de l'UDC
Le 28 octobre, les délégué·e·s de l’UDC se sont réunis lors d’un congrès centré sur la thématique de l’Islam. Au programme, visions réductrices de la religion musulmane et sempiternels remèdes antisociaux.
L’islam est une religion «profondément fataliste», où c’est «Allah qui fixe la destinée de tout un chacun». De quel grand islamologue émane cette brillante «analyse»? De l’expert fiscal Beat Feurer, conseiller municipal à Bienne (Le Temps, 28.10). Une vision aussi caricaturale, exposée lors d’un congrès de l’UDC qui se voulait une grande rencontre thématique, trahit surtout l’ignorance de son auteur. Elle feint d’ignorer le caractère multiple de l’Islam, dans lequel la fatalité n’occupe pas plus de place que dans le christianisme.
Dans les exigences votées ainsi que durant les débats, les autres participant·e·s se sont aussi livrés à une débauche de fantasmes islamophobes, une déléguée affirmant par exemple: «si on ne fait rien, toutes les femmes devront bientôt porter le voile en Suisse».
Sécurité et casse sociale
Au-delà de leur peu de fondements, ces discours sur l’Islam permettent à l’UDC de justifier ses rengaines. Il faudrait d’abord plus de sécurité. Les délégué·e·s ont voté plusieurs exigences sur le renforcement des corps de police et de la surveillance ciblée des musulman·e·s supposés radicalisés ainsi que de tous (!) les imams.
L’UDC surfe aussi sur la peur du terrorisme pour demander de nouvelles mesures de contrôle aux frontières et l’expulsion de toute personne ne respectant pas le régime juridique suisse et les «valeurs chrétiennes» du pays.
Enfin, l’UDC utilise ce discours islamophobe pour justifier, par la bande, sa politique de casse sociale. Avec sa théorie du fatalisme, Beat Feurer affirme que les musulman·e·s «n’apprennent pas à se demander ce qu’ils peuvent faire pour améliorer leur vie, pour perfectionner leurs connaissances linguistiques ou pour offrir de meilleures conditions de vie à eux-mêmes et leurs familles». Dès lors, ils auraient une propension à se complaire dans l’aide sociale et à en abuser sans essayer d’en sortir.
Sans surprise, le congrès de l’UDC a ressassé jusqu’à l’écœurement les analyses trompeuses et les exigences tout aussi erronées du parti: une vision d’un étranger profiteur et dangereux pour justifier une politique qui demande plus de sécurité, plus de frontières et moins d’aide sociale… pour les Suisses. PR