Le personnel de l'état de Vaud s'organise pour défendre ses retraites

Fin septembre, le Conseil d’administration (CA) de la Caisse de Pension de l’Etat de Vaud (CPEV) a approuvé une série d’importantes dégradations des conditions de retraites des travailleuses et travailleurs du service public, sur la base de prévisions aussi alarmistes qu’invérifiables. Au menu: baisse du taux technique de 3,25 % à 2,7 %, hausse de la durée de cotisation de 38 à 40 ans, baisse du taux de rente, hausse de l’âge minimum de la retraite de 60/62 ans à 62/64 ans. Face à ces dégradations brutales, la mobilisation se prépare.

Dans le sillage des précédentes attaques

Il y a seulement 4 ans, les prestations avaient déjà été revues à la baisse, prétendument pour assurer l’équilibre financier de la caisse. Ces détériorations avaient obtenu le soutien de la Fédération des sociétés de fonctionnaires (FSF), mais avaient été combattues par de larges secteurs du personnel, soutenus par les syndicats SSP et SUD.

Sans fondement économique, les attaques précédentes et actuelles s’inscrivent dans la volonté politique de détruire les caisses de retraites publiques «avec primauté de prestation» dont la rente est basée sur un pourcentage du salaire. Au sein d’une caisse privée «avec primauté de cotisation», plus on cotise, plus on accumule un capital, et plus on touche à la retraite. Alors que l’incertitude règne dans ce modèle, la caisse publique permet de savoir à quoi s’attendre. Genève est touchée par des offensives similaires.

La lutte comme moyen d’action

Le plan du CA a été unanimement rejeté par l’Assemblée des délégué·e·s de la CPEV. Même le Conseil d’Etat ne le soutient pas et souhaite entamer des négociations avec les syndicats pour trouver une solution alternative. Les syndicats FSF, SSP et SUD se sont ainsi mis d’accord pour organiser la lutte contre ce plan «sacrificiel». Ils ont convié une Assemblée du personnel le 2 novembre dernier, qui a réuni plus de 170 employé·e·s de l’Etat.

Après d’intenses discussions, les travailleuses et travailleurs présents ont clairement exprimé leur opposition au plan du CA et leur détermination à lutter pour le faire retirer. Signe d’une mobilisation qui s’annonce forte, une résolution a été votée contenant deux points centraux: l’organisation d’une manifestation ou d’une action d’ici la fin du mois de novembre pour établir un rapport de force favorable en vue des négociations ; le maintien de l’unité par les syndicats jusqu’au retrait de ce plan. Tous les regards se tournent à présent vers la FSF.

Ilir Ahmeti