Austérité

Austérité : Le Conseil d'État s'acharne

Communication du Château: «Enclencher une spirale positive pour que le canton retrouve la voie de la prospérité». Mais la méthode reste la même: cadeaux fiscaux supplémentaires aux entreprises et coupes sombres dans le budget social et culturel.


Rassemblement des étudiant·e·s de la Haute école de musique

40 mesures qui font mal

  • Fermeture de la Haute Ecole de musique. Ce ne sont pas seulement des emplois, c’est l’atmosphère du canton, irriguée par le savoir-faire et l’engagement des professeur·e·s et des étudiant·e·s de musique, toutes nationalités confondues, qui sera un peu plus déprimée. Annonce choquante.
  • Augmentation du nombre d’élèves par classe dans les écoles enfantines et primaires. Les enseignant·e·s doivent déjà assumer une réforme visant à intégrer les élèves souffrant de handicaps dans le cursus classique, source de multiples difficultés à cause d’un encadrement insuffisant. On va vers l’explosion.
  • Nouvelles coupes dans l’orthophonie. Attaque directe à l’encontre d’élèves en difficulté qui, avec une aide simple, pourraient réussir leur cursus sans embûches. Cynique.
  • Diminution drastique des aides financières aux résident·e·s des EMS. Scandaleux.
  • Réduction du nombre de sites du Centre neuchâtelois de psychiatrie, alors que le passage souvent forcé à l’ambulatoire appellerait une décision inverse.

Cerise sur le gâteau, rien n’est prévu pour améliorer les recettes de l’Etat. Au contraire, le Conseil d’Etat annonce qu’il souhaite revoir à la baisse la fiscalité des entreprises, alors que les personnes morales ont déjà vu leurs impôts baisser à un des niveaux les plus bas de Suisse. Jusqu’où ira-t-on? Quant aux baisses envisagées pour personnes physiques, on peut s’attendre à de nouveaux cadeaux faits aux plus riches…

Comme toujours, c’est dans la rue que devra se construire le rapport de forces, pour mettre un cran d’arrêt au démontage du tissu social. Une pétition a été lancée par les musicien·ne·s. Un premier pas, mais en vue des sombres jours qui nous attendent, il faudra descendre dans la rue et refuser le budget pour dénoncer ces 40 mesures censées économiser 15 millions. Si elles passent, elles aggraveront à coup sûr la situation sociale du canton.

Marianne Ebel