La grève des salarié·e·s de l'État fait céder le gouvernement vaudois

La lutte paie. Les employé·e·s de la fonction publique ont obtenu des avancées contre le plan de dégradation de leurs conditions de retraite prévu au sein de la caisse de pension de l’Etat de Vaud (CPEV).



Action devant le Gymnase de Beaulieu et infirmières du CHUV lors de la journée de mobilisation contre le CPEV, 25 janvier 2018.

Le soir de la journée d’actions, de grève et de manifestation du 25 janvier, les employé·e·s de l’Etat de Vaud s’étaient réunis en assemblée générale. Sous le signe de la détermination, ils et elles avaient voté un préavis de grève pour le 6 février. Ce dernier devait être confirmé lors d’une AG succédant à la séance de négociations entre les syndicats et le gouvernement.

Les grèves très suivies et la manifestation de près de 5 000 personnes ont permis d’imposer un rapport de force favorable. Lors des négociations du 31 janvier, les syndicats SUD, SSP et FSF ont ainsi réussi à obtenir l’engagement du Conseil d’Etat vaudois à maintenir les conditions actuelles de retraites jusqu’en 2022. C’est une première avancée, que l’on doit aux travailleuses et travailleurs qui ont décidé de se battre, ont formé des comités de lutte et de grève sur leur lieu de travail, ont manifesté et ont fait grève ou menacé de le faire.

Mais ce n’est pas encore une victoire. Le Conseil d’Etat s’est simplement engagé à demander au CA de la CPEV de reporter le plan de restructuration de la caisse de retraite. Que le CA accepte de le faire n’est pas une mince affaire, mais ce n’est pas tout. L’enjeu majeur est de faire céder l’autorité de surveillance LPP de Suisse occidentale (AS-SSO) pour qu’elle accepte de repousser le plan jusqu’en 2022. Ce faisant, elle créerait un précédent, dont l’ensemble des employé·e·s de la fonction publique romande pourraient se servir, à commencer par nos camarades genevois, neuchâtelois et fribourgeois aussi en lutte pour défendre leur caisse de retraite.

Et même en cas de victoire, il s’agirait d’une victoire éphémère. Le CA a l’obligation légale de présenter tous les 5 ans de nouvelles mesures pour assainir la caisse. A moins de réussir à changer les règles du jeu. Les seuls travailleuses et travailleurs vaudois ne pourront imposer un rapport de force suffisant pour faire céder l’AS-SSO. Pour cela, l’ensemble des employé·e·s de la fonction publique romande devra frapper d’un même poing.

Dans l’immédiat, à la suite des négociations du 31 janvier, dans l’attente de la mise en œuvre de l’engagement du Conseil d’Etat et des réponses du CA et de l’AS-SSO, l’assemblée des salarié·e·s a décidé de suspendre les mesures de luttes prévues pour le 6 février. Elle a également décidé de convoquer une assemblée générale le 1er mars, avec préavis de grève à l’ordre du jour, dans le cas où l’on n’obtiendrait pas de réponse des autorités, ou de réponse convenable – c’est-à-dire le retrait du plan.

Enfin, conscients que les luttes des travailleuses et travailleurs sont liées, l’assemblée a également voté pour apporter sa solidarité aux salarié·e·s de l’ATS qui avaient alors entamé un mouvement de grève illimitée.

La lutte continue, on lâche rien!

Ilir Ahmeti