Locataires de toutes les régies, unissez-vous!

Depuis des années, de nombreux locataires paient des loyers trop élevés. Malgré la chute du taux hypothécaire, les propriétaires et les régies s’opposent en général aux baisses de loyer. Leurs arguments ne résistent pas à des locataires organisés.

Lorsqu’on envoie une demande de baisse de loyer, il ne faut pas s’attendre à une acceptation rapide. Les régies utilisent différentes combines pour décourager les locataires. Elles signalent notamment que la requête n’a pas été déposée au bon moment. Il faut en effet demander la baisse pour la prochaine échéance du bail, en tenant compte du délai de préavis. La régie essaie ensuite de rejeter la demande: votre appartement est déjà en-dessous des loyers usuels du quartier. Il ne faut pas se laisser impressionner, car la comparaison effective entre appartements du quartier est pratiquement impossible à réaliser. C’est donc du vent.

Si les locataires persistent, la régie essaie alors de n’accepter que partiellement la réduction. Elle oppose la compensation du renchérissement et l’augmentation générale des coûts à la baisse du taux hypothécaire. Il ne faut pas céder et saisir la commission de conciliation. L’indice des prix est remarquablement stable: de 101,2 en décembre 2007 il est passé à 100,8 en décembre 2017. Donc si le renchérissement est de zéro, il n’a pas besoin d’être compensé.

L’augmentation générale des coûts doit être établie par des pièces comptables. Les régies ont pourtant pris l’habitude d’une augmentation forfaitaire de 0,5 % par année. Il ne faut pas accepter et demander la production des pièces. La régie va vraisemblablement préférer accepter une baisse de loyer plutôt que d’ouvrir ses classeurs devant la commission de conciliation.

Si on se renseigne, si on discute avec les personnes du voisinage, il devient très facile d’obtenir une baisse de loyer. Et si on fait un pas de plus, qu’on met sur pied un comité de locataires dans son immeuble, on peut s’organiser pour aller vérifier les décomptes chauffage/frais accessoires et obtenir probablement une réduction des charges.

Pierre-André Charrière